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8 juin 2019 6 08 /06 /juin /2019 13:18
Premiere guerre mondiale : lettres de soldats (1917 - !918) I

- les lettres ont-elles été apportées spontanément par les récipiendaires ?

- ont-elles été glanées chez ces derniers par des journalistes ?

- le corpus dont nous disposons (environ 200 lettres) représente-t-il tout l'envoi ou y a-t-il eu des sélections effectuées par la rédaction ?

Pour éviter les redondances, Américano n'a pris que les extraits les plus significatifs de manière à former un récit. Tout ceci est parfaitement arbitraire et contestable mais c'est l'habitude de ce blog que d'être "partiel et partial". 

Il reste possible pour les lecteurs de demander une lettre en précisant le nom de l'auteur et sa date.

 

La vie en camp

Dès leur incorporation, les nouvelles recrues sont envoyées pour la plupart dans des camps pour y recevoir leur première instruction. Ils y restent plus ou moins de temps, la moitié ne les quittera jamais... La première partie a donc trait à "La vie en camp". Commençons par le plus proche de chez nous : Camp Gordon (près d’Atlanta).

Décrit par M. Holland, 09-17 :  « Le camp qui s’étend au milieu des bois et des champs est de la taille de Carrollton. C’est un grand chantier où l’on construit en permanence des bâtiments. Officiellement, il parait que le nombre de menuisiers et d’ouvriers dépasse 8500… Les nouveaux appelés arrivent sans cesse et sous la conduite d’officiers subissent l’entrainement militaire. Je suis en train d’attendre quelques gars de chez moi qui doivent arriver dans quelques jours. Beaucoup de menuisiers-charpentiers vont bientôt partir pour la France. »

Stationné là, H.W. Holland rappelle qu’il a été heureux de passer le dimanche à la maison à « Ne pas voir de soldats et ne pas être appelé pour quelques corvées militaires. Je ne me repose pas bien car je dois parler du matin jusqu’à minuit. Demain, je vais avoir ma première leçon de cuisine. Je pense que maman sera contente quand je serai de retour. Je l’aiderai à la cuisine et je lui raconterai des histoires, la merveilleuse histoire des Huns tués par milliers. » (06/18)

Stationné là, H.W. Holland rappelle qu’il a été heureux de passer le dimanche à la maison à « Ne pas voir de soldats et ne pas être appelé pour quelques corvées militaires. Je ne me repose pas bien car je dois parler du matin jusqu’à minuit. Demain, je vais avoir ma première leçon de cuisine. Je pense que maman sera contente quand je serai de retour. Je l’aiderai à la cuisine et je lui raconterai des histoires, la merveilleuse histoire des Huns tués par milliers. » (06/18)

Du même lieu, il déplore la disparition de son frère mort au combat dans une première lettre. « Il est difficile de comprendre quand les fragiles liens de la vie sont brisés et que nos êtres chers sont partis pour toujours. Nous comprendrons un jour lorsque nous le rencontrerons pour l'éternité où il n’y a plus de guerre. Mon expérience chrétienne grandit de jour en jour et si je dois tomber devant l’ennemi, j’ai l’assurance d’un monde meilleur.

Mes chers amis, j’aimerais avoir de vos nouvelles et je répondrais à toutes vos questions. J’attends mon transfert au quartier-maitre incessamment. » 06/18

Adressée à ses chers amis, sa deuxième lettre est plus religieuse : «  Je viens d’entendre le Billy Sunday Club d’Atlanta qui nous recommande Jésus-Christ comme notre sauveur personnel. D’après eux, pour cette grande cause, nous ne pouvons nous permettre de nous laisser abattre. Nous allons rencontrer les Huns et nous allons fouetter ces coupeurs de gorge. Mères, pourquoi devriez-vous vous faire du souci quand nous combattons pour la liberté et la chrétienté ? »

H. R. Blandenburg a changé de place et est maintenant à l’infirmerie du camp. « Je suis dans le corps médical comme conducteur d’ambulance et j’aime de plus en plus ce travail. »

H.W. Holland parle de sa vie militaire à ses amis : « Depuis que je suis ici, c’est la première fois que j’ai quelques jours de repos. Je reprends le travail mardi à midi. Nous attendons l’arrivée de 15000 conscrits. C’est intéressant de faire la connaissance des gars des autres états mais triste en même temps car quand tu commences à les connaitre, ils sont transférés et tu te demandes si tu les reverras un jour. Je les ai vus partir par milliers pour la France sourire aux lèvres et l’ambition de ramener l’ennemi à la maison. Je pense que les mères peuvent être fières d’avoir un ou plusieurs fils dans ce combat. »

« Je suis en bonne santé et j’ai pris 16 livres en 2 semaines.

Tous les visiteurs du camp ont un mot sympathique envers nous. Mes amis, vous ne savez ce que c’est que d’avoir un mot gentil adressé par une jolie fille au sourire séduisant quand on est en kaki !

Je suis dans les ambulances et il n’y a pas de garçons plus fins dans les environs. Je suis fier des garçons de Carroll en particulier de leur maniement de la baïonnette. Le boche n’a qu’à bien se tenir !

Nous allons recevoir la foule bientôt ici : parents et petites amies, au nom de votre pays, envoyez vos garçons au loin avec le sourire.

La maison de l’’hostess” est aussi très bien pour se divertir. On peut y trouver des pianos et d’autres instruments, de la papeterie, des téléphones publics. C’est la meilleure place pour rencontrer des visiteurs. C’est l’endroit du camp qui ressemble le plus à la maison.

Il n’a pas plu depuis un certain temps ici si bien que le camp est très sec et affreusement poussiéreux. » (H. Blandenburg-08/18)

Le YMCA et la Croix Rouge, les meilleures organisations présentes, nous fournissent de la papeterie et des amusements : piano, tourne-disque, gramophone…

Le YMCA et la Croix Rouge, les meilleures organisations présentes, nous fournissent de la papeterie et des amusements : piano, tourne-disque, gramophone…

N.C. Shackelford, au même endroit, pense à son village Mt Zion. « Ici, le YMCA fournit un formidable travail en proposant des amusements sains, en fournissant de la papeterie et de quoi écrire et tout ce qu’ils peuvent pour garder nos liens, notre vie étant si différente ici. J’espère avoir le plaisir de vous revoir bientôt et j’apprécie vos prières. »

N.C. Shackelford, au même endroit, pense à son village Mt Zion. « Ici, le YMCA fournit un formidable travail en proposant des amusements sains, en fournissant de la papeterie et de quoi écrire et tout ce qu’ils peuvent pour garder nos liens, notre vie étant si différente ici. J’espère avoir le plaisir de vous revoir bientôt et j’apprécie vos prières. »

« Ne vends pas ta ferme maman, je serai là-bas l’année prochaine pour t’aider pour la récolte si les choses continuent d’aller de ce pas. Tous les gars espèrent prendre leur repas de Noel à la maison. Ils ont tous bon moral et veulent saccager Berlin et cracher au visage du Kaiser une fois. J’en vois de Carroll chaque dimanche. » (R.T. Broadwater – 09/18)

« Je retrouve rapidement de la force en prenant bien soin de moi. Cette grippe espagnole est vraiment mauvaise et elle est partout ici mais je pense qu’ils sont arrivés à la contenir maintenant. Après avoir été au lit 16 jours, je peux maintenant manger n’importe quoi. » (R. T. Broadwater – 09/18)

« Il y a plein de plaisirs pour le soldat au YMCA : des cascadeurs (de New York), concert, jeux, théâtre. Désolé mes amis mais tous les gars de Carroll sont transférés au Camp Hancock d’Augusta lundi. » (W. M. Holland – 09/18)

« Votre fils est en quarantaine à l’infirmerie du camp avec les oreillons et souhaite que je vous écrive quelques lignes pour vous expliquer son absence de nouvelles. Il va bien. Il dit de ne pas vous en faire car il a de bons docteurs et infirmières. Il vous écrira à la fin de la quarantaine. Il ne peut pas ecrire mais peut recevoir du courrier. S’il-vous plait, envoyez-lui en car ils sont seuls et rien ne vaut une lettre de la maison pour leur remonter le moral. Si vous voulez venir le voir, ce serait mieux après la quarantaine. Il pourrait vous faire visiter le camp et avoir un laisser-passer pour aller au centre-ville avec vous. » (G.F. Wright – 09/18)

« Votre fils est en quarantaine à l’infirmerie du camp avec les oreillons et souhaite que je vous écrive quelques lignes pour vous expliquer son absence de nouvelles. Il va bien. Il dit de ne pas vous en faire car il a de bons docteurs et infirmières. Il vous écrira à la fin de la quarantaine. Il ne peut pas ecrire mais peut recevoir du courrier. S’il-vous plait, envoyez-lui en car ils sont seuls et rien ne vaut une lettre de la maison pour leur remonter le moral. Si vous voulez venir le voir, ce serait mieux après la quarantaine. Il pourrait vous faire visiter le camp et avoir un laisser-passer pour aller au centre-ville avec vous. » (G.F. Wright – 09/18)

A suivre...

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