Début juillet s'est ouvert un magasin de produits bio (ici on dit "organic") à proximité du centre ville : "The farmer's cupboard". Phénomène devenu assez banal en Europe, ici c'est une toute autre histoire. Preuve qu'on lui porte de l'intérêt, il a déjà reçu la visite de journalistes de magazines à portée régionale : Georgia Magazine et Atlanta Business Chronicles.
Première remarque : il est bien situé et bénéficie d'un grand parking.
C'est Candace Balega, la propriétaire
qui me reçoit.
Au passage, notons que les tables qui ont fait l'objet d'un précèdent article sont en usage ici.
"Nous ne savions pas très bien où nous mettrions ces tables et si nous ferions un restaurant à part.
Finalement, nous avons choisi d'inclure ce coin dégustation au sein du magasin", nous confie Candace.
"J'ai grandi dans une ferme, j'ai travaillé dans les supermarchés. D'autre part, ce bâtiment, acheté avec mon mari, n'ayant pas trouvé de destination, les conditions étaient réunies pour apporter à la collectivité locale ce genre de commerce diffèrent. J'en avais déjà vu dans d'autres villes américaines... Nous pensons
aussi que c'est un investissement pour le futur de nos trois enfants. Il nous fallu deux ans pour mener à terme ce projet."
N'avez-vous pas l'impression que la prise
de risque est importante compte tenu
de l'environnement très concurrentiel ?
Bien sûr, nous subissons la concurrence des supermarchés qui, au niveau des prix, bénéficient de l'avantage d'être dans des chaînes. Nous essayons de faire la différence en proposant des produits locaux. Par exemple, au rayon poissonnerie (ci-contre), nous recevons les produits frais directement du port de Savanah.
Nous sommes également à l'écoute des clients et recherchons les produits qu'ils ne trouvent pas ailleurs en respectant notre idée de base : proposer des produits sains à un prix abordable.
Par ailleurs, nous faisons au maximum appel aux vendeurs locaux (viande, légumes, olives, vins...). Nous en recherchons d'autres...
Le café provient d'un fournisseur local qui pratique le commerce équitable (Fair Trade).
Merci aux bouchers qui ont enfin pu m'approvisionner en triperie de qualité : un exploit ici !
Ce mode simple d'étalage, est-ce un choix ?
Absolument ! Nous avons voulu n'utiliser que du matériel recyclé : étagères, chambres froides, luminaires et même...
... le wagon est de la récupération !
Avez-vous l'impression que votre affaire progresse ?
Oui même si nous n'avons pas encore eu le temps de le vérifier concrètement par des moyens informatiques.
De notre côté, nous ajoutons en permanence de nouveaux produits : par exemple, le rayon vins et bières est approvisionné depuis peu et dans quelques jours, nous vendrons de la bière locale que les clients pourront acheter à la tireuse.
Intéressant ! Pourriez-vous faire la même chose pour le vin ?
Pourquoi pas ?
Mais je suppose que vous avez besoin d'être encore plus connus ? Faites-vous
appel à la publicité ?
Oui, nous passons des annonces dans les radio et journaux locaux et nous allons participer à des évènements locaux (Taste of Carrollton) dans un mois par exemple).
Merci Candace et bonne chance.
Ami lecteur, veux-tu consulter la newsletter du Farmer's cupboard chaque semaine ?
Après 2 ans d'existence, le magasin a fermé ses portes. L'affaire n'était pas vraiment rentable pour une ville de la taille de Carrollton...