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5 août 2019 1 05 /08 /août /2019 15:18

Outre-Atlantique (Over there) suite de l'article précédent

 

« Je suis maintenant rattaché à la Royal Air Force (Angleterre) et suis stationné à Londres. Je ne pense pas y rester longtemps. Je travaille d’arrache-pied pour aller au front. J’ai conduit, il y a quelques jours un bateau sur la Manche. C’est très excitant de voir les deux pays en même temps.

Mon hôtel est parfait. La salle à manger est gérée par les femmes du YMCA. Les repas sont bons et nous coûtent 4 shillings par jour (84 US cents). J’ai de l’argent anglais dans une poche et du français dans l’autre car j’effectue la traversée aller-retour très souvent. Mon séjour est pris en charge par la RAF et ma paye par le gouvernement américain. Je préfère les Anglais aux Français : ils ont une meilleure morale.

Je suis allé à Paris il y a quelques jours et j’ai passé un bon moment. » (B. Horton – 10/18)

« C’est un beau jour ici. Notre orchestre est venu jouer pour nous et il y avait plusieurs jolies filles à regarder, des Françaises, tu penses....

« C’est un beau jour ici. Notre orchestre est venu jouer pour nous et il y avait plusieurs jolies filles à regarder, des Françaises, tu penses....

...Les soldats et officiers jouent au base-ball.

Je pense souvent à vous. Je n’ai pas reçu de courrier depuis mon départ de Camp Wheeler. Ça me parait long. J’ai envoyé plusieurs lettres à la maison mais je ne sais s’ils les ont reçues ou non.

Depuis mon arrivée, j’ai vu quelques pêches mais pas de pommes, de maïs ou coton.

Nous revenons juste du front et ne savons quand nous y retournons mais sûrement bientôt je pense.

Je continue de couper les cheveux des gars et gagne de l’argent ainsi pour acheter du vin et de la bière. C’est parfait !

Je m’arrête car j’ai de la lessive à faire. » (J.T. Huggins – 08/18)

Beaucoup de soldats expriment le besoin de rester en contact avec leur terre natale : « Envoyez-moi le journal pour me tenir au courant des affaires de Carrollton ». (14-07-18, D. Merrell)

« Je suis content d’apprendre que vous avez eu de si bonnes récoltes. Je ne me plains pas car ici, sur place, il y a aussi beaucoup de fruits bon marché : alors je ne m’en prive pas… (09 1917, JC Holland a son frère).

« Envoyez-moi les noms et les compagnies des soldats du comté de manière à pouvoir rentrer en contact avec eux. » (JC Holland, 09-17)

Le 11 novembre 1917, le lieutenant Harry Burns est ravi « d’avoir reçu les journaux car le courrier se fait rare. »

«Qu’avez-vous fait pour Thanksgiving ? De mon côté, j’ai été bien traité avec de l’oie, de la tarte à la courge et plein d’autres bonnes choses. J’aimerais recevoir des photos de la famille car, en ce qui me concerne, j’ai le droit d’envoyer la mienne. » JC Holland 11/17)
«Qu’avez-vous fait pour Thanksgiving ? De mon côté, j’ai été bien traité avec de l’oie, de la tarte à la courge et plein d’autres bonnes choses. J’aimerais recevoir des photos de la famille car, en ce qui me concerne, j’ai le droit d’envoyer la mienne. » JC Holland 11/17)

«Qu’avez-vous fait pour Thanksgiving ? De mon côté, j’ai été bien traité avec de l’oie, de la tarte à la courge et plein d’autres bonnes choses. J’aimerais recevoir des photos de la famille car, en ce qui me concerne, j’ai le droit d’envoyer la mienne. » JC Holland 11/17)

D’après H.N. Beck, « le courrier n’est pas livré rapidement car il n’est pas prioritaire par rapport au matériel de guerre à acheminer. Pour rassurer papa, je ne peux que t’inviter « à trinquer et à ne pas t’en faire pour les garçons partis au combat. Nous serons de retour bientôt, ce ne sera pas long. » (04/18)

H.H. Richards est ravi « d’avoir reçu 7 lettres le même jour car l’acheminement du courrier est quelque peu chaotique et que mes sœurs réussissent leur jardin. » (05/18)

H.H. Richards est ravi « d’avoir reçu 7 lettres le même jour car l’acheminement du courrier est quelque peu chaotique et que mes sœurs réussissent leur jardin. » (05/18)

« Je suis content d’apprendre que vous avez reçu vos allocations. Je vais envoyer à la maison tout ce que je peux épargner. » J. O. Robertson

« Je veux remercier ceux qui se sont portés volontaires pour engranger ma récolte. Je leur revaudrai ce service. » H. R. Blandenburg

A.P. Hogan écrivant à son cousin, est spécialement intéressé par les copains : « J’aimerais te voir à Pleasant Hill (église du comté - NDLR) pour chanter comme tous les quatrième samedi du mois mais n’y pensons pas avant que nous ayons défait ces Huns et que règne la paix. Je n’ai vu ni Loyd Green ni Georges comme tu me le demandais mais je pense qu’ils sont déjà outre Atlantique. J’ai été surpris d’apprendre que Chalmers s’était marié. On dirait que tous se sont mariés : nous allons rester de vieux célibataires mais nous serons parfaitement heureux, n’est-ce pas ? Je ne peux pas parler beaucoup des affaires militaires donc je dois m’arrêter. Donne-moi souvent des nouvelles : ça me remplit de joie !»

H. Richards, après avoir reproché à son ami Malcolm de l’avoir oublié, lui écrit : « J’ai maintenant un bon travail et nous avons beau temps. Je n’ai pas vu Casper qui doit être aussi occupé que moi. J’ai appris que Willard était à l’armée et étonné que tu t’apprêtes à y être aussi. Pourtant il n’y a rien de mieux que la maison et le lit que ta mère te prépare. Tu me dis avoir chanté à Macedonia et je me rappelle de l’an dernier lorsque je suis en train de travailler : faire la lessive, écouter, écrire et lire occupent tout mon temps libre. J’arrête car l’orchestre qui doit nous divertir vient d’arriver. Dis aux amis de m’écrire et priez pour moi. » (06/18)

« J’aimerais recevoir le Carroll Free Press à Quantico (Virginie) comme vous l’avez fait lorsque j’étais à Santiago. J’apprécie toute l’information qui y est contenue. » W.A. Brock – 08/18

« Quelques lignes pour vous donner des nouvelles. Je n’en ai pas beaucoup mais il y a un moment que je n’en ai pas eu de la maison. J’aimerais certainement une lettre de l’un de vous chaque semaine. » (J. S. Wallace – 07/18)

« Je dois vous dire combien j’ai apprécié les premières nouvelles de Carrollton : six numéros du Free Press tous en même temps. C’est le premier courrier que je reçois après avoir rejoint mon régiment. Nous sortions tout juste des tranchées lorsque le vaguemestre nous accueillit. J’avais aussi quelques lettres qui, bien sûr, ont été lues  en premier. Puis j’ai dévoré les six journaux jusqu’à la plus petite réclame. J’espère que tous les soldats de Carrollton le reçoivent car il est plein d’intérêt.

Je me rappelle riant à la remarque d’un major lorsque j’étais au Fort McPherson nous disant que nous avions plus de nouvelles de la guerre que ceux qui étaient au front. Maintenant, je suis entièrement d’accord avec lui. » (R.I. Bledsoe – 09/18)

« Papa, j’aimerais que tu m’envoies du tabac car je ne peux pas en avoir ici. Ici, le tabac est nécessaire pour ne pas devenir fou. Vois si tu as la permission de m’envoyer 6 boites de Prince Albert et une demi-livre de Boot Jack à mâcher. » (G. Mullin – 08/18)8)

« Papa, j’aimerais que tu m’envoies du tabac car je ne peux pas en avoir ici. Ici, le tabac est nécessaire pour ne pas devenir fou. Vois si tu as la permission de m’envoyer 6 boites de Prince Albert et une demi-livre de Boot Jack à mâcher. » (G. Mullin – 08/18)8)

 

« Je me sens bien depuis que j’ai reçu mon courrier. Les lettres ici font beaucoup de bien à un gars. » (C. Yeager – 08/18)

 « Comment vont Lewis et Bud ? J’aimerais écrire à tous mais je n’ai pas le temps et le papier se fait rare.

Ma chère tante, je n’ai reçu aucune nouvelle depuis que j’ai quitté les States et j’aimerais vraiment en avoir. » (J.C. Craven – 09/18)

« Ora, tu me demandais si j’aimais toujours l’armée. Oui, mais je préfère être à la maison.

Bien sûr que j’aime les petites françaises mais tu devrais m’écouter quand j’essaye de leur parler : tu rirais certainement !

J’ai vu dans le journal d’aujourd’hui que James C. Holland a été tué au combat le 27. Tu ne peux savoir combien cela me rend triste car c’était un bon gars et nous étions bons amis.

Je viens de t’écrire tout ce que je peux car nous ne pouvons rien dire des affaires militaires. » (A. Hogan – 06/18)

A suivre

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4 août 2019 7 04 /08 /août /2019 13:44

Lors de notre escapade à Augusta, j'avais choisi de visiter en priorité ce lieu. En effet, je suis devenu attaché à ce président qui a mené les destinées de son pays pendant la Grande Guerre. Au cours de mes recherches sur celle-ci, j'ai retrouvé son nom à de nombreuses reprises soit dans la découverte des soldats du comté de Carroll soit en lisant le journal local de l'époque. 

Cette maison est devenue monument historique national après avoir été achetée aux enchères par la société d'histoire d'Augusta en 1991. En 1994, il était décidé d'en faire un musée. La maison adjacente fut aussi achetée pour supporter le musée. Tommy vécut dans cette maison de 1860 à 1870.

Cette maison est devenue monument historique national après avoir été achetée aux enchères par la société d'histoire d'Augusta en 1991. En 1994, il était décidé d'en faire un musée. La maison adjacente fut aussi achetée pour supporter le musée. Tommy vécut dans cette maison de 1860 à 1870.

La maquette ci-dessus représente la maison de Tommy et à sa droite celle de son ami d'enfance Joseph Rucker Lamar qui devint célèbre lui aussi en étant nommé à la Cour Suprême de Justice des USA de 1910 à 1916.

Dès l'entrée, on est saisi par l'apparence de confort de la maison.Dès l'entrée, on est saisi par l'apparence de confort de la maison.
Dès l'entrée, on est saisi par l'apparence de confort de la maison.

Dès l'entrée, on est saisi par l'apparence de confort de la maison.

Le père, pasteur à l'église d’en face, devait la servir de 1850 à 1870. Pendant ces années, la guerre civile devait sévir et ceci marquait le jeune garçon de manière indélébile car l'église servait d'hôpital aux soldats des deux camps et le père s'y rendait chaque jour. Le jeune garçon n'avait qu'à traverser la route pour le rejoindre. Beaucoup d'historiens s'accordent à dire que cette cruelle expérience est la raison pour laquelle le garçon, une fois président fit tout son possible pour empêcher son pays d'entrer en guerre car il en avait vu les terribles conséquences.

Le père, pasteur à l'église d’en face, devait la servir de 1850 à 1870. Pendant ces années, la guerre civile devait sévir et ceci marquait le jeune garçon de manière indélébile car l'église servait d'hôpital aux soldats des deux camps et le père s'y rendait chaque jour. Le jeune garçon n'avait qu'à traverser la route pour le rejoindre. Beaucoup d'historiens s'accordent à dire que cette cruelle expérience est la raison pour laquelle le garçon, une fois président fit tout son possible pour empêcher son pays d'entrer en guerre car il en avait vu les terribles conséquences.

13 pièces d'ameublement présentes dans la maison durant le temps où Tommy s'y trouvait ont été prêtées par l'église presbytérienne. A l'extérieur, un jardin a été reconstitué.
13 pièces d'ameublement présentes dans la maison durant le temps où Tommy s'y trouvait ont été prêtées par l'église presbytérienne. A l'extérieur, un jardin a été reconstitué.13 pièces d'ameublement présentes dans la maison durant le temps où Tommy s'y trouvait ont été prêtées par l'église presbytérienne. A l'extérieur, un jardin a été reconstitué.

13 pièces d'ameublement présentes dans la maison durant le temps où Tommy s'y trouvait ont été prêtées par l'église presbytérienne. A l'extérieur, un jardin a été reconstitué.

Pendant ces 12 années, le jeune Tommy occupait cette chambre qu'il partagea avec son jeune frère les dernières années de son séjour. Tommy était le surnom du jeune Wilson mais quelques années plus tard, alors qu’il fréquentait la faculté de droit, on lui fit remarquer que celui-ci faisait trop "familier" et qu'il conviendrait de se faire connaitre sous un nom plus présentable. C'est ainsi que le futur président prit son deuxième prénom qui n'était que le nom de jeune fille de sa mère, pratique très courante à l'époque dans cette région des USA.

Pendant ces 12 années, le jeune Tommy occupait cette chambre qu'il partagea avec son jeune frère les dernières années de son séjour. Tommy était le surnom du jeune Wilson mais quelques années plus tard, alors qu’il fréquentait la faculté de droit, on lui fit remarquer que celui-ci faisait trop "familier" et qu'il conviendrait de se faire connaitre sous un nom plus présentable. C'est ainsi que le futur président prit son deuxième prénom qui n'était que le nom de jeune fille de sa mère, pratique très courante à l'époque dans cette région des USA.

C'est dans ce cabinet que le pasteur préparait ses sermons...

...et dans cette pièce que la maman confectionnait tous les habits de la famille...

... qui outre les deux garçons susmentionnés comprenait deux filles.

Un peu à l'écart de la maison se tenait...

... la cuisine dont la pièce maitresse était ce superbe four avec deux compartiments de cuisson et chauffe-plats.

Si d'aventure, vos pas vous mènent dans cette région, cette visite vaut vraiment le coup !

 

 

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28 juillet 2019 7 28 /07 /juillet /2019 13:05

Outre Atlantique (over there)

Dans la plupart des courriers retrouvés, les soldats ne se plaignent pas de leur sort. « Je me trouve  généralement en bonne santé même si dans mon cas, je viens de passer 21 jours en hôpital pour cause d’oreillons et de pneumonie. J’apprécie l’attention que l’on m’a portée à ce moment. Je me trouve bien logé, bien nourri et j’apprécie mon lieu de casernement ». (JC Holland – 08-18).

« Pour $5000, j’ai contracté une assurance sur la vie et en cas de handicap total. » (JC Holland-11/17).

« J’ai passé un bon Noël grâce à la Croix Rouge et au YWCA avec de la dinde au diner et quelques beaux cadeaux. » (J.C. McElroy-01/18)

« J’ai passé un bon Noël grâce à la Croix Rouge et au YWCA avec de la dinde au diner et quelques beaux cadeaux. » (J.C. McElroy-01/18)

« Je ne me plains pas du tout de mon traitement : j’apprécie mon nouveau cadre de vie même si celle-ci est différente et je n’ai pas le mal du pays. J’apprécie la rencontre avec les autres soldats. Même si la traversée a été longue et fatigante, tout s’est bien passé. Je suis même devenu « gras comme un cochon, sans doute parce que je n’ai pas, contrairement  à mes compères, « nourri les poissons »… Mon capitaine traite bien ses hommes. J’ai suffisamment à fumer et de quoi me vêtir. Mes quelques plaintes concernent le manque de tabac à chiquer, la cherté des bonbons et les oreillons qui ont atteint quelques soldats. » (H.N. Brock-11/17,12/18)

« Je ne suis pas intéressé par les filles et les veuves françaises… » (HN Brock 11-17)

En janvier 1918, J.C. McElroy « a passé un bon Noël grâce à la Croix Rouge et au YWCA avec de la dinde au diner et quelques beaux cadeaux ».

J.C. Holland, bien qu’il ait « passé un bon Noél avec un sapin pour les réfugiés et les enfants français, ne peut s’empêcher de repenser aux précédents. Donc, afin de hâter son retour, il prend la résolution « d’être un meilleur soldat et de tuer plus cette année que l’an passé !»

Il a reçu des photos et des lettres et redemande des deux. » (01/18)

H.N. Brock informe son père que « les soldats arrivent en grand nombre en France. Envoyez-moi des journaux et magazines, rareté outre-Atlantique. Les commerçants nous font payer 3 fois plus cher les produits que les Français. Nous sommes payés en Francs. D’après un soldat français revenant des tranchées, les Allemands sont effrayés par les Américains. » S’ensuit une intéressante comparaison entre attelages de ferme américains et français. (02/18)

H.N. Brock informe son père que « les soldats arrivent en grand nombre en France. Envoyez-moi des journaux et magazines, rareté outre-Atlantique. Les commerçants nous font payer 3 fois plus cher les produits que les Français. Nous sommes payés en Francs. D’après un soldat français revenant des tranchées, les Allemands sont effrayés par les Américains. » S’ensuit une intéressante comparaison entre attelages de ferme américains et français. (02/18)

J.C. Holland répond au courrier de son frère : « Le mauvais temps que vous avez n’est rien à côté du nôtre. Je ne suis pas encore allé à Paris mais j’irai si j’en ai la chance. » (02/18)

J.S. Robertson décrit « les repas comme bons et le travail léger. Notre souci est le courrier qui ne peut être aussi rapide et fréquent qu’aux USA. Même une carte postale à 1 cent est très appréciée. Les Français sont très polis avec nous et nous regardent passer dans les villages. » (02/18)

HH Richards présente à sa sœur son emploi du temps « Après une bonne journée de travail et le souper, j’ai le temps d’écrire avant que le soleil ne se couche. Nous avons de longs jours ici et de courtes nuits. Après le souper, nous pouvons écrire à la maison, aller en ville, faire notre lessive, aller au YMCA, jouer au ballon, voir un spectacle ou avoir d’autres amusements. Tu vois que pour ce qui est de passer notre temps, nous avons plein de possibilités.

J’ai entendu hier soir une jeune belge raconter ses souffrances endurées par elle et son petit pays. Les enfants y récitent leur prière en disant « Notre Père, donnez-nous notre pain américain quotidien. » Leur ration pour un jour : une petite tranche de pain et une pinte de soupe (0,5 l). Il n’y a pas de travail et s’il y en a, on est payé 1 Franc par jour (18 cents). Prions pour que nous n’ayons pas à voir ça un jour en Amérique.

Je suis content que tu aies une nouvelle voiture. La Buick est vraiment une bonne voiture.  Je pensais que les soldats en France appréciaient tout ce qui arrivait des Etats-Unis mais maintenant je le sais d’expérience. Je me sens parfois seul mais telle est ma nature dès que je suis loin de la maison. Le travail que j’effectue chaque jour me plait. Nos jours sont longs : pas de retour avant 8 heures....

... Nous avons un YMCA proche de notre caserne semblable à celui que tu as visité. Nous en profitons car c’est un bon endroit pour les soldats durant leur temps libre. Il y a un bon spectacle ce soir comme hier.

Bien sûr que je suis encore avec Harry Griffin. Nous avons une couchette commune et nous rêvons aux futurs projets. Nous irons en ville demain soir si nous ne sommes pas trop fatigués. Tu rirais si tu me voyais essayer d’acheter quelque chose ici.

J’ai reçu une lettre ce jour d’Otis et je hais d’être loin de lui mais il arrive que les meilleurs amis soient séparés parfois. N’oubliez pas de décorer les tombes de nos parents en mai et faites-le pour moi.

Notre frère Wiley semble attendre une grosse récolte de sirop cette année mais dis-lui de prendre du repos et de ne pas trop travailler. »

« Ce jour est celui où l’on peut écrire à sa mère si l’on en a une ce qui n’est pas mon cas. Depuis que nous avons célébré la fête des mères l’an passé, j’ai perdu la meilleure au monde, passé 9 mois dans l’armée dont 6 en France. Considérons ce que les prochains 12 mois vont nous apporter : personne ne le sait mais chacun espère qu’une paix durable adviendra. Quand je vois les autres de l’escadron écrire à leur mère, j’ai le cœur serré. Toutefois je n’oublie pas ses leçons. Aujourd’hui, les dames du YMCA nous servent des doughnuts comme les font nos mamans mais ça ne nous empêche pas de penser à ceux qui sont à la maison. » J.C. McElroy

« Ce jour est celui où l’on peut écrire à sa mère si l’on en a une ce qui n’est pas mon cas. Depuis que nous avons célébré la fête des mères l’an passé, j’ai perdu la meilleure au monde, passé 9 mois dans l’armée dont 6 en France. Considérons ce que les prochains 12 mois vont nous apporter : personne ne le sait mais chacun espère qu’une paix durable adviendra. Quand je vois les autres de l’escadron écrire à leur mère, j’ai le cœur serré. Toutefois je n’oublie pas ses leçons. Aujourd’hui, les dames du YMCA nous servent des doughnuts comme les font nos mamans mais ça ne nous empêche pas de penser à ceux qui sont à la maison. » J.C. McElroy

J. S. Robertson nous parle de « La vie en France qui n’est pas qu’obus et bombes les genoux enfoncés dans les tranchées pleines de boue et de sang. Le sujet de cet article n’est pas la guerre ou des machines volantes mais les attractions civiles. Maintenant que l’été est là, beaucoup peut être accompli : les chemins sont bien tracés et délimités par des cailloux blancs, les espaces libres des terrains d’aviation ont été joliment transformés. Ceci est la fierté des aviateurs américains que d’être comme à la maison. Ceci se poursuit dans leurs cabanes où ils ont fait des casiers, des bibelots  et des milliers de choses pour être plus à l’aise. Les terrains de sports sont bien entretenus et très fréquentés par la majorité des hommes sans doute pendant qu’à la maison, nos êtres chers pensent que nous sommes au milieu d’une bataille sanglante...

...Les baraquements de la Croix Rouge et du YMCA sont les meilleurs amis que l’on peut avoir ici car on peut y rencontrer de vraies femmes à qui parler et qui nous comprennent et chiquer ou fumer avec nos copains...

...Les baraquements de la Croix Rouge et du YMCA sont les meilleurs amis que l’on peut avoir ici car on peut y rencontrer de vraies femmes à qui parler et qui nous comprennent et chiquer ou fumer avec nos copains...

  ...D’un autre point de vue, être en France est une grande expérience qui fera de votre fils un homme. Dire que « l’armée fera ou défera un homme » est faux. Elle fera ressortir ce qu’il y a de bon en lui. Il reviendra plus fort mentalement à cause de l’éducation au monde et moralement. L’armée lui donne une plus grande expérience du bien et du mal, de ce qui est important dans la vie. Votre garçon est une part importante d’une grosse machine et il en est fier.

Ce ne sont là que quelques phrases destinées à mettre un peu de baume au cœur des mères et des amis. Ce n’est pas une histoire de guerre ou de machines volantes mais celle du combat pour la liberté américaine. Pour certains, la guerre est synonyme de tranchées, pour d’autres, gros canons ou encore combat dans les airs mais pour ceux qui la conduisent, ce n’est qu’une affaire. Je suis à l’hôpital américain pour l’ablation des amygdales. Je pense pouvoir en sortir dans une semaine.

Ici, nous avons les meilleurs chirurgiens au monde et les meilleures infirmières, toujours souriantes quelles que soient leurs occupations. Trois fois « hourrah » pour la Croix Rouge. Si nos compatriotes pouvaient voir ce qu’elle fait avec le YMCA pour nous faire sentir comme à la maison. Ces organisations sont les amies des soldats. Quand nous ne sommes pas au travail, quel plaisir de voir Charley au Y, danser avec une jolie infirmière de la Croix Rouge ou même jouer aux dames.

Réjouissez-vous, nous sommes heureux et nous travaillons comme des diables pour terminer ce petit travail déplaisant ici. »

« J’ai enfin trouvé le temps et une enveloppe pour vous écrire ces quelques lignes. J’espère que vous appréciez la vie. Je suis gras comme jamais.

J’ai eu une longue discussion avec Grady hier et cela m’aide beaucoup. James et lui ont passé l’après-midi avec moi. Vous voyez que j’ai pas mal d’occasions d’échanger entre anciens. J’ai aussi vu Arlin et je pense le revoir car il est près.

Je suis désolé pour la santé de tante Amanda. J’ai peur qu’elle et les autres aient une mauvaise idée de ce qui se passe ici et s’en fassent trop. J’aimerais que vous voyiez par vous-mêmes comment nous sommes situés et le peu de chance que nous soyions blessés. Bien sûr, il y a toujours un risque mais au moment où l’on va dans les villages français et où les habitants font leur travail comme à l’accoutumée, on ne croirait pas qu’il y a la guerre s’il n’y avait pas le canon occasionnellement.

Nous mangeons bien, avons suffisamment de place pour dormir, plein de distractions et pas de quoi s’en faire si ce n’est que notre famille à la maison s’inquiète de trop. De plus, cette guerre ne peut pas durer toujours. Nous pensons tous, comme un seul homme, que la fin n’est pas loin. Pensez plutôt à l’heureux moment que nous aurons quand nous reviendrons.

Votre dernière lettre datait du 25 juin alors que Grady en a reçu du 30. J’espère donc en recevoir une ou plus cette semaine. J’aurais aimé écrire plus tôt mais j’étais à court d’enveloppes et j’ai dû emprunter celle-ci.

Vous pouvez faire lire mes lettres à Ruth, Comer et les autres : qu’ils m’écrivent quand ils le sentent et je leur répondrai. » (D. McLendon-07/18)

« Je vais bien et j’espère que vous avez une bonne récolte et que Pa gère bien l’affaire. Nous n’avons pas eu de problèmes pendant la traversée. » (J.B. McWorther-07/18)

 « Il y a une semaine environ, plusieurs officiers supérieurs et moi-même avons reçu l’ordre d’aller dans une petite ville près de notre quartier général où un grand système d’écoles a été établi. Nous y avons reçu deux semaines de cours et de conférences pour nous donner les derniers développements de la guerre durant ces derniers mois pour nous permettre d’être au courant des dernières idées et méthodes de combat. J’ai laissé temporairement mon régiment aux mains du lieutenant-colonel. Nous en sommes à la moitié présentement. » (Col. E.I. Brown – 07/18)

« Tu me dis que tu me voyais grâce à ton imagination mais je suis sûr que tu ne me représentais pas tournant l’appareil à glace. Nous avions décidé que nous devions avoir des glaces. Nous nous sommes débrouillés pour avoir un congélateur et il m’est revenu d’acheter des œufs (90 cents la douzaine) et du lait. Ainsi, en fin d’après-midi, notre travail fini, notre équipe s’est retrouvée pour faire la glace. Bien que nous n’ayons pas exactement tout ce qu’il nous fallait, il ne nous a pas fallu beaucoup de temps pour avoir de la bonne glace. J’ai déjà mangé mieux mais tu sais que je suis difficile dans ce domaine.

Il viendra un jour où chacun(e) sera fier(e) de la part qu’il (elle) a pris pour aider à gagner cette horrible guerre.

J’aurais aimé que tu entendes au moins 10 minutes un de nos gars revenant du front. Vive les Américains. Ce sont de gros mangeurs et de bons combattants. » (H. Richards – 08/18)

A  suivre...

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21 juillet 2019 7 21 /07 /juillet /2019 15:08

La vie sous les drapeaux

« J’ai peut-être tort mais je pense que j’ai le meilleur des caporaux sans doute parce qu’il est du sud ensoleillé. Les amis, vous pouvez bourrer votre pipe et la fumer mais les vieilles collines rouges de Géorgie sont la place de ce gars.

Il y a encore 7 gars du sud ici (Hôpital, Fort Revere)...

... Depuis que je suis sous les drapeaux, je peux profiter des deux organisations que sont la Croix Rouge et le YMCA. C’est vraiment bien pour les filles de pouvoir montrer leur patriotisme en s’engageant dans l’une des deux.

Mères, arrêtez de prier pour vos fils en kaki : j’espère que nous serons bientôt de retour et que nous pourrons parler de tout cela du début jusqu’à la fin.

Si le temps se rafraîchit beaucoup plus, je vais imiter le serpent. » (H.L. Lee – 09/18)

« Nous avons eu un spectacle par une troupe de New York et nous avons apprécié car c’était la première fois depuis que nous sommes ici. On avait l’impression de n’être pas très loin de la maison. Ce n’est qu’une petite part de ce que fait le YMCA pour nous. Sans cela la vie serait bien terne (comme j’avais pu le constater à Dauphin Island). Nous avons aussi des séances de cinéma mais pas de bon théâtre. » (A. E. Nixon – 09/19)

La censure

Elle existe mais il est difficile de l’apprécier dans les détails. Les soldats, en poste à l’étranger) localisent leurs courriers par «quelque part en France (Angleterre… )»

« Comme vous le savez, nous ne pouvons écrire beaucoup sur chaque sujet. » (H. Burns – 11/17)

« Comme vous le savez, nous ne pouvons écrire beaucoup sur chaque sujet. » (H. Burns – 11/17)

« Nous ne pouvons écrire que sur des questions personnelles et vos lettres doivent être tapées à la machine » (B. Fleming - 01/18).

« Je ne peux donner aucune nouvelle de la guerre : pour cela il te faudra lire les journaux papa. » (HN Brock-11/17)

« Nous ne sommes pas autorisés à donner les noms de lieux ni à envoyer des cartes postales les représentant. J’aimerais bien faire la récolte avec vous et parler un moment mais c’est impossible car nous ne pouvons pas écrire beaucoup de choses comme parler des lieux, dates, mouvements etc. Ceci dit, cela ne vous apporterait pas grand-chose. » (J.B. McWhorther-07/18)

« Quand j’ai recueilli les lettres pour les censurer ce soir-là, chacun racontait à sa femme ou à sa petite amie qu’il avait vu la femme du Président. » (R. L. Sharpe – 08/18)

« Quand j’ai recueilli les lettres pour les censurer ce soir-là, chacun racontait à sa femme ou à sa petite amie qu’il avait vu la femme du Président. » (R. L. Sharpe – 08/18)

« Je ne peux pas vous écrire toutes les nouvelles car la censure a des ciseaux bien aiguisés. » (H.D. Merrell – 09/18)

" Mittie, j’aurais aimé écrire plus tôt mais je suis au front depuis un mois et je n’avais pas le temps. J’ai un moment de repos maintenant. J’aimerais vous parler de tout mais c’est secret. Je le ferai au retour. » (G. Hughey – 08/18)

" Mittie, j’aurais aimé écrire plus tôt mais je suis au front depuis un mois et je n’avais pas le temps. J’ai un moment de repos maintenant. J’aimerais vous parler de tout mais c’est secret. Je le ferai au retour. » (G. Hughey – 08/18)

A suivre

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14 juillet 2019 7 14 /07 /juillet /2019 15:22

Le grand départ

Nous vivons les derniers préparatifs avant la traversée. Rappelons que la plupart des garçons de Carroll n'ont jamais vu la mer...

Camp Funston, Kansas

« Nous n’avons qu’un sujet dans notre préparation : chasser les Huns. Nous serons au port d’embarcation le 20 septembre. Nous avions peur que la guerre soit terminée sans nous  avoir donné la possibilité de renvoyer l’ennemi au-delà du Rhin. On ne nous aurait pas tant entrainé au lancement de grenade, combat à la baïonnette dans les tranchées et tir au fusil si ce n’était pas pour nous envoyer. J’aurais aimé être près pour aller  à la maison avant la traversée mais ce n’est pas possible. Nous n’aurons plus de permissions. Si vous pouviez être au port, ce serait une heureuse rencontre. Nous ne savons pas de quel port nous partons et ne le saurons qu’en étant sur place...

« Nous n’avons qu’un sujet dans notre préparation : chasser les Huns. Nous serons au port d’embarcation le 20 septembre. Nous avions peur que la guerre soit terminée sans nous avoir donné la possibilité de renvoyer l’ennemi au-delà du Rhin. On ne nous aurait pas tant entrainé au lancement de grenade, combat à la baïonnette dans les tranchées et tir au fusil si ce n’était pas pour nous envoyer. J’aurais aimé être près pour aller à la maison avant la traversée mais ce n’est pas possible. Nous n’aurons plus de permissions. Si vous pouviez être au port, ce serait une heureuse rencontre. Nous ne savons pas de quel port nous partons et ne le saurons qu’en étant sur place...

...Nous avons une lourde charge à porter et de plus, 250 balles pour nos munitions. Pour la pratique religieuse, il suffit de nous rendre chaque dimanche matin au YMCA. Après la traversée, je vous enverrai des souvenirs et une longue lettre. » (G.C. Croockett – 09/18)

...Nous avons une lourde charge à porter et de plus, 250 balles pour nos munitions. Pour la pratique religieuse, il suffit de nous rendre chaque dimanche matin au YMCA. Après la traversée, je vous enverrai des souvenirs et une longue lettre. » (G.C. Croockett – 09/18)

« Ma section (500 hommes) atterrit à Camp Upton* après avoir quitté Camp Hancock, il y a 15 jours. A 50 miles de l’autre côté de New York, c’est un camp typique du nord. C’était un bon voyage de 50 heures où j’ai essayé de divertir les gars de mon mieux. Tout le long, la Croix Rouge vint à la rescousse et ils étaient contents. Il faut les voir comme des enfants qui, loin de leur mère, leur maison et leurs amis « veulent quelque chose ». C’est ce que j’ai fait. J’avais plein de jeux, de quoi faire du courrier, des carnets de chants en libre accès. Dans une voiture, j’avais ceux qui chantaient, dans une autre ceux qui jouaient. J’avais aussi 500 livres et 1000 magazines que je faisais circuler. Je prenais à part certains soldats dans ma chambre pour leur parler, écouter leurs histoires. Nous avons bien ri. J’avais aussi à leur disposition plein d’en-cas (lait, bonbons, tartes, gâteaux etc…). C’était comme une grande famille même s’il y avait environ quinze nationalités différentes et peut-être autant de religions…

* Camp Upton fait partie des trois camps de transit avant la traversée... (NDLR)

...J’ai appris que chaque gars est droit si on le touche en particulier en lui offrant des présents ou en acceptant de partager quelque chose. Dans le train, la nuit, nous avons voyagé sans lumière. On peut imaginer la cohue dans ces conditions. A l’arrêt de Washington, nous avons eu le droit de descendre du train et de rendre visite à la cantine de la Croix Rouge pour y recevoir du café et des sandwichs. Ils sont très efficaces car ils sont arrivés à servir 1000 hommes en une heure...

...J’ai appris que chaque gars est droit si on le touche en particulier en lui offrant des présents ou en acceptant de partager quelque chose. Dans le train, la nuit, nous avons voyagé sans lumière. On peut imaginer la cohue dans ces conditions. A l’arrêt de Washington, nous avons eu le droit de descendre du train et de rendre visite à la cantine de la Croix Rouge pour y recevoir du café et des sandwichs. Ils sont très efficaces car ils sont arrivés à servir 1000 hommes en une heure...

...J’ai pu échanger 5 minutes avec la femme du Président Wilson (ci-dessus) à propos de nos petits incidents de parcours. Je lui ai parlé de Tante Celina, la sorcière des Montagnes du Kentucky qui se vantait de garder au pouvoir le Président. Elle a demandé son adresse en rigolant pour pouvoir lui écrire en lui demandant d’arrêter car elle le voulait pour elle. Je lui ai promis une belle photo pour la Maison Blanche. Au moment du départ, elle s’est tenue devant la cantine en souriant aux soldats...

...J’ai pu échanger 5 minutes avec la femme du Président Wilson (ci-dessus) à propos de nos petits incidents de parcours. Je lui ai parlé de Tante Celina, la sorcière des Montagnes du Kentucky qui se vantait de garder au pouvoir le Président. Elle a demandé son adresse en rigolant pour pouvoir lui écrire en lui demandant d’arrêter car elle le voulait pour elle. Je lui ai promis une belle photo pour la Maison Blanche. Au moment du départ, elle s’est tenue devant la cantine en souriant aux soldats...

 

...Quand nous sommes arrivés en vue de New York, il y a eu un grand cri de joie dans le train. J’ai passé plusieurs jours à être attentif aux besoins des gars et recevoir plein d’idées sur mon travail à Camp Hancock, en France, là où je me trouverai. Il y a beaucoup à faire ici et j’ai fait de mon mieux pour faciliter la fin de cette guerre. 

J’ai passé un jour merveilleux à Long Island sur la côte à l’invitation de la veuve d’un millionnaire et je me suis aussi amusé dans quatre autres maisons dont le mode de vie est si diffèrent du nôtre.

Je suis bientôt à la fin de ma mission et devrais quitter ces 500 gars que je reverrai ou pas en France. 

J’ajoute que je suis heureux de ce travail et que chacun doit faire tout son possible pour gagner cette guerre.» (R. L. Sharpe – 08/18)

Camp Merritt (New Jersey)

Le Carroll Free Press introduit (juin 18) le courrier de D. Merrell en précisant que celui-ci est un ancien employé du journal, qui, un an plus tôt s’est engagé car il avait déjà une expérience militaire.

« Les troupes du sud sont arrêtées ici pour recevoir le reste de leur équipement. C’est un très grand camp, le dernier arrêt avant la traversée. Le temps est bon même si l’on doit dormir sous nos couvertures car il fait plutôt froid. C’est bien la première fois que j’ai froid en juin. Nous devons nous rendre au port distant de 13 miles pour embarquer lundi ou mardi. Nous avons eu des ennuis avec les nègres qui utilisent les mêmes bâtiments Y.M.C.A. que nous. Bien sûr, nous avons refusé de nous asseoir aux mêmes tables. De là, quelques accrochages jusqu’à ce que les nègres apprennent à aller ailleurs. Le ministère de la guerre nous a fait voyager en train de jours mais deux jours et une nuit dedans étaient très fatigants. Nous avons été traités royalement tout le long avec des rafraichissements servis par la Croix Rouge. Nous sommes arrivés à New-York jeudi à 5 heures et nous avons rejoint le camp distant de 14 miles. »

« Les troupes du sud sont arrêtées ici pour recevoir le reste de leur équipement. C’est un très grand camp, le dernier arrêt avant la traversée. Le temps est bon même si l’on doit dormir sous nos couvertures car il fait plutôt froid. C’est bien la première fois que j’ai froid en juin. Nous devons nous rendre au port distant de 13 miles pour embarquer lundi ou mardi. Nous avons eu des ennuis avec les nègres qui utilisent les mêmes bâtiments Y.M.C.A. que nous. Bien sûr, nous avons refusé de nous asseoir aux mêmes tables. De là, quelques accrochages jusqu’à ce que les nègres apprennent à aller ailleurs. Le ministère de la guerre nous a fait voyager en train de jours mais deux jours et une nuit dedans étaient très fatigants. Nous avons été traités royalement tout le long avec des rafraichissements servis par la Croix Rouge. Nous sommes arrivés à New-York jeudi à 5 heures et nous avons rejoint le camp distant de 14 miles. »

Un jour de juillet 18, de ce camp, G. B. Wilson fait ses adieux à sa mère car il prend le bateau de 12 heures : «  Je souhaite à tous bonne chance et ne vous tracassez pas car si je ne revenais pas, je vous retrouverais dans un endroit meilleur. Vous n’aurez jamais entendu de telles prières que les nôtres depuis que nous sommes ici et que nous faisons nos adieux à nos femmes et enfants. Je vais vous envoyer un badge pour le porter en permanence mais s’il-vous-plait, ne vous en faites pas pour moi. »

 

«Maman, Je suis arrivé au port d’embarcation hier après-midi et je n’ai pas abandonné l’idée de te revoir avant de partir. Ne t’inquiète pas pour moi car je crois en mon Sauveur s’il m’appelle. Je le remercie pour les parents qu’il m’a donnés et cela me prendra du temps de vous rendre ce que vous m’avez apporté. La plupart des gars prêts à partir sont de Géorgie et sont très calmes et deux d’entre nous sont des officiers parmi les plus raffinés d’Amérique. Le voyage pour venir ici s’est bien déroulé même si je ne l’ai pas aimé. Dans toutes les villes où nous nous sommes arrêtés, nous avons été bien traités spécialement pas la Croix Rouge qui nous a servi du café, des fruits et des cartes postales pré-timbrées. Nous avons traversé 5 états dont ceux très montagneux du Tennessee et de Virginie. Là où nous sommes passés dans le Maryland, ils font pousser du blé et du maïs. De champ en champ, nous avons vu des meules aussi larges que ta grange. J’ai aussi vu de grands champs de tabac, de choux et de sarrasin et d’autres choses que je n’avais jamais vues auparavant. Si ce n’avait été pour la raison que tu connais, ça aurait pu être un grand voyage pour moi mais je ne pouvais m’empêcher de penser à la maison...

... Pensez à m’écrire à l’encre car la mine d’un crayon pourrait être effacée pendant la traversée.

Nous sortons d’un bon souper bien meilleur que ceux de Greenleaf en quantité et en qualité. Je préfère ce camp à bien des points de vue : les salles de bain sont plus belles ici que le hall du mess là-bas et les dortoirs sont bien construits. Je pense qu’ils doivent être confortables en hiver.

Je n’aime pas faire de virement mais je n’ai pas été payé ce mois et les dépenses ici sont plus importantes que ce que l’on pourrait penser. » (W Ayers – 09/18)

 

 

« Nous allons partir bientôt pour la France car ici, c’est seulement un camp de passage. J’ai plein d’argent que je vais envoyer à la maison car je n’en ai pas beaucoup l’utilité maintenant.

Maman, je t’ai demandé un chandail dont je n’ai pas besoin maintenant mais plus tard en saison. Envoie-moi le quand tu peux.

Ne vous en faites pas pour moi : je mange beaucoup et ai de bons officiers.

Dites-moi si vous voulez rapatrier le corps de mon frère et si oui, j‘y consacrerai mon temps libre. Je vais essayer d’aller sur sa tombe dès que possible.

C’est un beau pays avec de merveilleux paysages. » (H.W. Holland – 09/18)

« C’était un beau voyage qui m’a plu : deux jours et deux nuits avant la descente du train. Partant de Camp Gordon, nous avons traversé 5 états dont la Caroline du Nord et la Virginie et un sixième en partie. A la descente, nous étions à New York. Dans les villes où nous nous sommes arrêtés, les filles de la Croix Rouge nous rassasiaient et nous donnaient aussi du tabac...

« C’était un beau voyage qui m’a plu : deux jours et deux nuits avant la descente du train. Partant de Camp Gordon, nous avons traversé 5 états dont la Caroline du Nord et la Virginie et un sixième en partie. A la descente, nous étions à New York. Dans les villes où nous nous sommes arrêtés, les filles de la Croix Rouge nous rassasiaient et nous donnaient aussi du tabac...

... C’est une belle organisation. C’est le plus beau pays que j’ai jamais vu, aussi plat et lisse qu’un plancher. On y cultive du coton et du maïs comme chez nous.
Je ne pense pas que nous allons rester longtemps. »
(D. Williamson – 10/18)

Ils sont arrivés !

 

 

 

 

« J’ai été malade pendant 4 à 5 jours après que nous ayons abordé. Ce fut un rude voyage où j’ai été malade la plupart du temps.

J’ai besoin de m’acclimater car le temps est diffèrent ici de ce nous connaissons chez nous. J’ai attrapé un refroidissement en arrivant...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 ... Je ne pense pas que nous restions très longtemps. Ils tiennent leur ligne mais ne prennent aucune initiative. S’ils ne font pas des négociations de paix, nous allons les mettre en déroute. » (W. Ayers- 10/18)

 

Entrée au port de Brest d'un navire américain escorté par un zeppelin français.

« Nous avons vu beaucoup de choses mais tous avaient besoin de repos en arrivant ici. Beaucoup de gars ont été malades sauf moi sans doute parce que j’avais déjà eu le mal de mer. Par beau temps, la traversée a été sans problème. Il nous a fallu voyager beaucoup en train et marcher de même à pied et nous étions aussi gais que lorsque nous avons quitté Fort Morgan. » (A.E. Nixon – 09/18)

A suivre...

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8 juillet 2019 1 08 /07 /juillet /2019 08:56

  

Décision fut prise dans notre couple de fêter dignement notre anniversaire de mariage. Plusieurs villes de la région n'ayant pas encore reçu notre visite, le choix définitif s'est porté sur Augusta. De par son nombre d'habitants (c'est la deuxième ville de Géorgie), elle offre de nombreuses possibilités. L'espace d'un week-end, nous en avons exploré un bon nombre. Un deuxième article suivra...

Sur Broad Street, nous avons été séduits par ces fontaines.
Sur Broad Street, nous avons été séduits par ces fontaines.
Sur Broad Street, nous avons été séduits par ces fontaines.

Sur Broad Street, nous avons été séduits par ces fontaines.

Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?
Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?
Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?

Dans la même avenue, des artistes locaux ont pris l'initiative d' « habiller » des arbres et des lampadaires. Cessany pense que ce type de décoration convient mieux à ces derniers. Et vous ?

Nous avons particulièrement apprécié le Musée d'histoire. Celui-ci accueille toutes les manifestations de la vie locale de la préhistoire à nos jours. 

La ville située sur la rivière Savannah a joué un rôle important dans le traitement et l'expédition du coton.
La ville située sur la rivière Savannah a joué un rôle important dans le traitement et l'expédition du coton.
La ville située sur la rivière Savannah a joué un rôle important dans le traitement et l'expédition du coton.
La ville située sur la rivière Savannah a joué un rôle important dans le traitement et l'expédition du coton.

La ville située sur la rivière Savannah a joué un rôle important dans le traitement et l'expédition du coton.

La plupart des constructions de la région étant en bois, les incendies étaient fréquents. Ci-dessus une pompe à incendie fonctionnant à la vapeur.

La plupart des constructions de la région étant en bois, les incendies étaient fréquents. Ci-dessus une pompe à incendie fonctionnant à la vapeur.

Depuis, la rivière a été aménagée pour son coté loisir. On peut flâner le long de ses berges sur des kilomètres. Une longue levée a été bâtie pour protéger la ville qui auparavant était soumise à des inondations dévastatrices.

Depuis, la rivière a été aménagée pour son coté loisir. On peut flâner le long de ses berges sur des kilomètres. Une longue levée a été bâtie pour protéger la ville qui auparavant était soumise à des inondations dévastatrices.

Cette maison (Old Government House) est l'ancien palais de justice du comté de Richmond. Elle fut aussi le siège de celui-ci de 1801 à 1821. Par la suite, elle devint résidence privée. En 1987, la ville d'Augusta la racheta pour en faire un lieu de réceptions.

Cette maison (Old Government House) est l'ancien palais de justice du comté de Richmond. Elle fut aussi le siège de celui-ci de 1801 à 1821. Par la suite, elle devint résidence privée. En 1987, la ville d'Augusta la racheta pour en faire un lieu de réceptions.

La cathédrale du Sacré-Cœur, aujourd'hui désaffectée, sert de nos jours de centre culturel accueillant des concerts, des expositions d'art, le festival du jardin et d'autres évènements.
La cathédrale du Sacré-Cœur, aujourd'hui désaffectée, sert de nos jours de centre culturel accueillant des concerts, des expositions d'art, le festival du jardin et d'autres évènements.
La cathédrale du Sacré-Cœur, aujourd'hui désaffectée, sert de nos jours de centre culturel accueillant des concerts, des expositions d'art, le festival du jardin et d'autres évènements.
La cathédrale du Sacré-Cœur, aujourd'hui désaffectée, sert de nos jours de centre culturel accueillant des concerts, des expositions d'art, le festival du jardin et d'autres évènements.
La cathédrale du Sacré-Cœur, aujourd'hui désaffectée, sert de nos jours de centre culturel accueillant des concerts, des expositions d'art, le festival du jardin et d'autres évènements.
La cathédrale du Sacré-Cœur, aujourd'hui désaffectée, sert de nos jours de centre culturel accueillant des concerts, des expositions d'art, le festival du jardin et d'autres évènements.

La cathédrale du Sacré-Cœur, aujourd'hui désaffectée, sert de nos jours de centre culturel accueillant des concerts, des expositions d'art, le festival du jardin et d'autres évènements.

Plusieurs jours par semaine, on peut trouver un marché. Nous avons été un peu déçus par celui-là qui proposait peu de produits en direct de la ferme.

Plusieurs jours par semaine, on peut trouver un marché. Nous avons été un peu déçus par celui-là qui proposait peu de produits en direct de la ferme.

Une deuxième visite s'impose ! Américano ne se privera de s'en faire l'écho !

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1 juillet 2019 1 01 /07 /juillet /2019 08:09

La vie du blog

Paroles de lecteurs

Suite à la parution de l'article consacré à Laure Ingalls, Jean-Claude nous fait découvrir une autre pionnière digne d'intérêt, Nellie Bly qui s'est illustrée dans le journalisme d'investigation. Elle s'immerge ainsi dans différents lieux pour mieux en dénoncer la dangerosité : ouvrière dans une fabrique de conserves, malade dans un asile psychiatrique.

Marie-Claude n'ayant pas reconnu les soucis (marygolds) que j'avais photographiés lors de notre dernier festival éponyme, je me suis mis en quête de preuves un peu plus  flagrantes. Le lecteur jugera... A l’intention des amateurs, je tiens à disposition un plus grand nombre de photos…
Marie-Claude n'ayant pas reconnu les soucis (marygolds) que j'avais photographiés lors de notre dernier festival éponyme, je me suis mis en quête de preuves un peu plus  flagrantes. Le lecteur jugera... A l’intention des amateurs, je tiens à disposition un plus grand nombre de photos…

Marie-Claude n'ayant pas reconnu les soucis (marygolds) que j'avais photographiés lors de notre dernier festival éponyme, je me suis mis en quête de preuves un peu plus flagrantes. Le lecteur jugera... A l’intention des amateurs, je tiens à disposition un plus grand nombre de photos…

Actualité

 

Dans les déménagements ici, il est courant de laisser du matériel électro-ménager. C'était le cas dans notre nouvelle maison où nous trouvions un réfrigérateur. Nous avions cependant prévu d'emmener le précèdent. Celui-ci devenant sans objet mais n'oubliant pas d'être encombrant, il nous fallait lui trouver une destination. Personne n'étant intéressé dans notre entourage, nous nous sommes tournés vers une organisation caritative : Habitat for Humanity. .
Dans les déménagements ici, il est courant de laisser du matériel électro-ménager. C'était le cas dans notre nouvelle maison où nous trouvions un réfrigérateur. Nous avions cependant prévu d'emmener le précèdent. Celui-ci devenant sans objet mais n'oubliant pas d'être encombrant, il nous fallait lui trouver une destination. Personne n'étant intéressé dans notre entourage, nous nous sommes tournés vers une organisation caritative : Habitat for Humanity. .

Dans les déménagements ici, il est courant de laisser du matériel électro-ménager. C'était le cas dans notre nouvelle maison où nous trouvions un réfrigérateur. Nous avions cependant prévu d'emmener le précèdent. Celui-ci devenant sans objet mais n'oubliant pas d'être encombrant, il nous fallait lui trouver une destination. Personne n'étant intéressé dans notre entourage, nous nous sommes tournés vers une organisation caritative : Habitat for Humanity. .

Pour je ne sais plus quelle raison, je me suis rendu au « liquor store ». Ces magasins justifient leur présence dans la mesure où les hypermarchés ne sont pas autorisés à vendre d'autre alcool que le vin et la bière. A ma grande surprise, j'ai découvert cette bouteille provenant d'un village voisin de celui que j’habitais précédemment dans le Var. Preuve que le vin s'exporte. On trouve aussi parfois dans ce genre de magasins d'autres côtes de Provence...

Pour je ne sais plus quelle raison, je me suis rendu au « liquor store ». Ces magasins justifient leur présence dans la mesure où les hypermarchés ne sont pas autorisés à vendre d'autre alcool que le vin et la bière. A ma grande surprise, j'ai découvert cette bouteille provenant d'un village voisin de celui que j’habitais précédemment dans le Var. Preuve que le vin s'exporte. On trouve aussi parfois dans ce genre de magasins d'autres côtes de Provence...

Nous avions déjà dansé dans le musée d'histoire d'Atlanta au milieu des dinosaures. Nouvelle expérience au Jardin Botanique d'Athens qui accueille régulièrement des danseurs de swing. Un peu surprenant au début mais finalement pas désagréable !
Nous avions déjà dansé dans le musée d'histoire d'Atlanta au milieu des dinosaures. Nouvelle expérience au Jardin Botanique d'Athens qui accueille régulièrement des danseurs de swing. Un peu surprenant au début mais finalement pas désagréable !

Nous avions déjà dansé dans le musée d'histoire d'Atlanta au milieu des dinosaures. Nouvelle expérience au Jardin Botanique d'Athens qui accueille régulièrement des danseurs de swing. Un peu surprenant au début mais finalement pas désagréable !

Le printemps nous ramène rapidement fruits et légumes frais comme ces okras dont j'ai fait la connaissance en arrivant en Géorgie. On peut les cuisiner de différentes façons mais j'ai choisi cette fois de les conserver comme des cornichons : délicieux !

Le printemps nous ramène rapidement fruits et légumes frais comme ces okras dont j'ai fait la connaissance en arrivant en Géorgie. On peut les cuisiner de différentes façons mais j'ai choisi cette fois de les conserver comme des cornichons : délicieux !

Notes de lecture

Uncle Remus "Tous les contes"  Julius Lester

Toute cette collection de contes provient de la tradition des esclaves et sont originellement écrits dans leur dialecte. Ils sont impossibles à comprendre même par les autres anglophones d'après la bibliothécaire. Ce sont originellement des contes africains. Julius a donc fait un travail remarquable en traduisant ces textes en un anglais contemporain. Le contexte est lui-même contemporain : on va ainsi au supermarché... C'est une réussite et en fait une œuvre très accessible et agréable à lire. Le personnage central est Brer Rabbit (Frère Lapin) : pour les lettrés que vous êtes, pensez à notre Renart et son célèbre roman (l'auteur y fait référence) et aux innombrables tours qu'il joue à son entourage. Seront l'objet de ses attentions indélicates : l'ours, le renard, le loup, l'homme et bien d'autres encore. 

Uncle Remus était le personnage supposé raconter les contes. En fait, il s'agit d'une collecte effectuée après la guerre civile par Joel Chandler Harris, journaliste et publiée sous forme de livres. Eatonton, petite ville proche de chez nous et dont l'auteur est originaire, abrite un musée consacré à son œuvre. Nous vous en ferons faire la découverte.

La gazette de Winterville

Le projet de rendre le trajet plus sûr pour se rendre à l'école est en cours de réalisation. Les trottoirs sont améliorés et des passages pour piétons aménagés.

Le projet de rendre le trajet plus sûr pour se rendre à l'école est en cours de réalisation. Les trottoirs sont améliorés et des passages pour piétons aménagés.

L'implantation d'un marché paysan dans le village fait son chemin. Une réunion sur le sujet s'est déjà tenue à la mairie et une étude a été lancée tant auprès des vendeurs que des acheteurs potentiels. A suivre...

Le jardin communautaire, produisant des légumes destinés à la banque alimentaire, fait appel aux volontaires pour faire la livraison de sa production. Contact pris, je devrai faire ce service compte tenu de ce que je fais déjà.

Pour promener les reines de beauté du village, une Cadillac de 1969 est en cours de restauration. 

                                                              

Food matters

C'est la lettre trimestrielle de la Banque Alimentaire (Food Bank). 

Pour 600 familles habitant les 14 comtés que couvrent la banque, des garde-manger mobiles apportent des produits frais et autres couvrant 3 à 5 jours de leurs besoins.

De manière à toucher des familles au travers des enfants, ces garde-mangers mobiles desservent aussi les écoles de la région d'Athens.

Comme à Carrollton, un Empty Bowl est organisé. Cet évènement permet de ramasser des fonds pour le fonctionnement de la banque. 

Afin de permettre à tout un chacun d'apprendre à cuisiner, plusieurs programmes sont offerts :

- une fois par mois des séances sont organisées pour les enfants de 8 à 12 ans ;

- les mêmes enfants peuvent bénéficier d'un stage d'été de 3 jours ;

- des programmes similaires sont organisés pour les adolescents et pour les adultes.

 

Coup de gueule

 

Ici comme ailleurs, les animaux payent un lourd tribu à la route. Ce chevreuil a trouvé la mort à quelques pas de ma maison mais ça aurait tout aussi bien pu être : opossum, tatou, busard, écureuil, serpent... Je ne cite que les animaux les plus fréquemment écrasés autour de chez nous. En France, des citoyens se mobilisent et j'espère en avoir l'écho ici, un jour...

Ici comme ailleurs, les animaux payent un lourd tribu à la route. Ce chevreuil a trouvé la mort à quelques pas de ma maison mais ça aurait tout aussi bien pu être : opossum, tatou, busard, écureuil, serpent... Je ne cite que les animaux les plus fréquemment écrasés autour de chez nous. En France, des citoyens se mobilisent et j'espère en avoir l'écho ici, un jour...

Les récentes élections européennes, me donnent l'occasion de rouspéter une fois de plus sur le gaspillage. Est-il nécessaire de recevoir de France (enveloppe de 115g : je vous laisse deviner le coût de  l'envoi !) toute cette littérature (plus 1,5m2 de papier) ? Il me semble que ce type de communication est obsolète à l'heure d'Internet et de la télévision. Nos politiques pourraient y réfléchir...

Les récentes élections européennes, me donnent l'occasion de rouspéter une fois de plus sur le gaspillage. Est-il nécessaire de recevoir de France (enveloppe de 115g : je vous laisse deviner le coût de l'envoi !) toute cette littérature (plus 1,5m2 de papier) ? Il me semble que ce type de communication est obsolète à l'heure d'Internet et de la télévision. Nos politiques pourraient y réfléchir...

Humour

Merci à Kurt, fournisseur des blagues ci-dessous !

 

Ma tante Mildred, très affectée par la perte de son mari, décide d'en finir avec la vie  et pense que pour être sure de réussir son coup, le meilleur moyen est de se tirer une balle dans le cœur. Le médecin lui indique que celui-ci se trouve sous son sein gauche. 

Elle vient d'être admise cette nuit à l'hôpital avec une balle dans le genou...

 

 

Comme ils sont stupides : aucun ne porte des lunettes !

Comme ils sont stupides : aucun ne porte des lunettes !

- Pépé, qu'est-ce que tu fais dehors sans pantalon ? - La semaine dernière, je suis resté assis dehors sans chemise et je me suis retrouvé avec le cou raide. C'est une idée de ta grand-mère !

- Pépé, qu'est-ce que tu fais dehors sans pantalon ? - La semaine dernière, je suis resté assis dehors sans chemise et je me suis retrouvé avec le cou raide. C'est une idée de ta grand-mère !

On n'arrête pas le progrès 

Ce magnifique ustensile dont je ne connais même pas le nom en français permet, d'un tour de main, d'extraire la chair d'un avocat. 

Dans le rétro

 

Si tout le monde connait le succès mondial de Coca-Cola, d'autres fabricants de colas ont existé. Une trace sur ce mur de Madison : la marque Chero-Cola.

Si tout le monde connait le succès mondial de Coca-Cola, d'autres fabricants de colas ont existé. Une trace sur ce mur de Madison : la marque Chero-Cola.

Pendant le premier conflit mondial, les publicitaires s'en sont donnés à cœur joie en prenant prétexte de la guerre pour vendre tout et n'importe quoi. Ces deux publicités sont issues d'un journal du comté de Carroll d'octobre 1918.Pendant le premier conflit mondial, les publicitaires s'en sont donnés à cœur joie en prenant prétexte de la guerre pour vendre tout et n'importe quoi. Ces deux publicités sont issues d'un journal du comté de Carroll d'octobre 1918.

Pendant le premier conflit mondial, les publicitaires s'en sont donnés à cœur joie en prenant prétexte de la guerre pour vendre tout et n'importe quoi. Ces deux publicités sont issues d'un journal du comté de Carroll d'octobre 1918.

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24 juin 2019 1 24 /06 /juin /2019 10:15

Des garçons du comté de Carroll sont aussi répartis dans les camps d'autres états. 

Fort Sill (Oklahoma)

R. Meeks y est arrivé « après avoir voyagé de mercredi (4 heures de l’après-midi) à samedi midi.  Je pense que je vais aimer ici mais on dit qu’il y fait très chaud. J’espère ne pas y être tout l’été. Nous sommes dans le sud-ouest de l’Oklahoma (autant à l’ouest que San Antonio) pas très loin du Texas. Je suis dans un désert mais c’est une région productrice et progressive. Notre réserve s’étend sur 130.000 acres ce qui est idéal pour l’artillerie. Il y a plein d’avions ici et plusieurs gars de ma connaissance volent. »

« Je suis à Quantico (Virginie) depuis une semaine après avoir laissé Santiago le 4 de ce mois. J’ai fait une agréable traversée. Je me sens comme à la maison sur un bateau. J’avais été plusieurs fois à la mer l’année dernière et j’ai le fou-rire à chaque fois que je vois les autres penchés au-dessus de la mer et qui nourrissent les poissons. Je n’ai jamais eu le mal de mer...
« Je suis à Quantico (Virginie) depuis une semaine après avoir laissé Santiago le 4 de ce mois. J’ai fait une agréable traversée. Je me sens comme à la maison sur un bateau. J’avais été plusieurs fois à la mer l’année dernière et j’ai le fou-rire à chaque fois que je vois les autres penchés au-dessus de la mer et qui nourrissent les poissons. Je n’ai jamais eu le mal de mer...

« Je suis à Quantico (Virginie) depuis une semaine après avoir laissé Santiago le 4 de ce mois. J’ai fait une agréable traversée. Je me sens comme à la maison sur un bateau. J’avais été plusieurs fois à la mer l’année dernière et j’ai le fou-rire à chaque fois que je vois les autres penchés au-dessus de la mer et qui nourrissent les poissons. Je n’ai jamais eu le mal de mer...

...Nous arrivâmes par New York et  suis allé dans ses plus grandes structures : les ponts de Brooklyn et de Manhattan ainsi que son métro. Je reviens du YMCA Miss Lillian Russell tint un intéressant discours aux Marines. Ce camp est un paradis comparé à celui de Cuba. Chaque fois que nous passons à table, viennent les mêmes remarques : « Quelles vacances ! ». Nous mangeons au même mess que les officiers.

Je pense effectuer la traversée de la grande mare* bleue avant Noël mais quel que soit l’endroit où j’irai, je veux le Free Press avec moi. » W.A. Brock (08/18)

* Les Américains désignent très souvent l'Océan Atlantique comme la "mare" (pond).

NDLR

Charleston

E.P. Caldwell écrit à l’éditeur du journal : « Accordez-moi quelques lignes pour mes amis. Je veux leur dire que je suis en bonne santé et heureux de vivre. J’avais écrit il y a quelques temps au journal et j’ai reçu plusieurs lettres de filles et garçons sans le temps d’y répondre. J’écris donc au Free Press (le meilleur journal de Carroll County). La première émanait de Sarah Hearn disant que le hameau de Burwell avait ramassé $50 pour « Cross of Mercy »*.  Il serait bon que les gens du comté donnent tout ce qu’ils peuvent car à quoi sert l’argent si on ne l’utilise pas correctement ? C’est un moyen d’aider un garçon à ne pas souffrir...

E.P. Caldwell écrit à l’éditeur du journal : « Accordez-moi quelques lignes pour mes amis. Je veux leur dire que je suis en bonne santé et heureux de vivre. J’avais écrit il y a quelques temps au journal et j’ai reçu plusieurs lettres de filles et garçons sans le temps d’y répondre. J’écris donc au Free Press (le meilleur journal de Carroll County). La première émanait de Sarah Hearn disant que le hameau de Burwell avait ramassé $50 pour « Cross of Mercy »*. Il serait bon que les gens du comté donnent tout ce qu’ils peuvent car à quoi sert l’argent si on ne l’utilise pas correctement ? C’est un moyen d’aider un garçon à ne pas souffrir...

 * Malgré nos recherches, nous n'avons pu retrouver trace de cette opération. NDLR

Mes amis, si vous me voyiez ! Je suis maintenant cuisinier au mess des officiers depuis 21 jours. Je pense avoir une permission demain pour la première fois. Je la mettrai à profit pour aller voir Earl Griffin grâce à l’adresse que sa sœur m’a envoyée.

J’aurais aimé être à la rencontre à l’Eglise Beulah la semaine prochaine. J’espère que l’on ne m’oubliera pas dans les prières.

Si ceci est imprimé, j’écrirais encore. » (08-18)

«  Depuis que je suis arrivé jeudi, j’ai fait beaucoup de choses que je n’aurais jamais pensé faire comme dormir dans un hamac ou me coucher (me lever) au son de la musique. Nous avons un joli mess et de bonnes choses à manger. Je m’amuse bien et je profite bien de la vie. Mes amis, envoyez-moi un déluge de lettres et je vous dirai ce que j’ai appris dans la marine. Je suis ici à cause du kaiser et si j’en ai l’occasion, je lui écraserai le nez. J’espère être dans un sous-marin avant la fin de la guerre. Si vous pensez à vous engager, faites-le dans la marine, la première ligne de défense. Je vous laisse car le clairon sonne. » (E.P. Caldwell)

Hôpital de Fort Revere, Massassuchet

« Alors que je suis en charge cette nuit des malades d’Oncle Sam, je ne peux m’empêcher de penser aux bons vieux jours parmi les « champs rouges de Carroll ». Je pense parfois que c’était mes meilleurs jours. Cependant, il y a ici 4 gars de Carroll donc je ne suis pas entièrement perdu. Vous pensez comme je suis bien avec eux pour me redonner le moral. Quand vous êtes un peu triste ce qui arrive à chaque soldat, je suppose, on peut leur parler de ses ennuis mieux qu’on ne le ferait à des étrangers. Mon travail à l’hôpital est très intéressant. Nous avons des conférences à propos des maladies, médicaments et comment les employer. Ça me rappelle l’école à Bowdon.

Nos tentes sont plantées sur la côte du port de Boston et chaque nuit nous entendons rugir les vagues. Vous pourriez rire d’apprendre combien je me suis senti mal à l’aise la première nuit de brouillard que j’ai passée ici. Réveillé par la corne de brume, j’ai pensé que nous subissions une attaque de sous-marin. J’ai été rassuré quand j’ai appris ce que cela signifiait...

 

William HIram AYERS

 

Deux garçons de Carroll County

...C’est un difficile moment de passer de l’état de civil à celui de soldat mais je suis fier de porter un uniforme pour le bien de mon pays. Non pas que j’apprécie la guerre mais je veux aider nos alliés dans leur combat pour l’indépendance. Servir pour le droit est la seule chose qui en vaille la peine de toute façon.

Les mardis soirs, les soldats défilent dans la petite ville, les compagnies d’abord suivies du corps médical. Cela rend le soldat fier d’être à l’armée et il essaye de se montrer sous son meilleur jour. Il aimerait que ses parents soient là. Mes amis, considérez cette lettre comme la vôtre et répondez-lui en conséquence. Je n’ai pas le temps d’écrire à tous mais je serai ravi d’avoir de vos nouvelles. Pendant que nous combattons pour notre pays, je vous prie de ne pas nous oublier. Priez que Dieu prenne soin de nous et qu’il nous guide vers la victoire. » (M. A. Mc Kibben-08/18)

« Maman, je veux te parler de la Croix Rouge, la plus grande organisation du monde pour les soldats. Ils nous rencontrent dans chaque ville avec des glaces, du gâteau, des cigarettes et cigares et d’autres choses. » (R. Lyle – 07/18)

« J’étais à la maison pendant quelques jours et j’ai tellement mangé que je suis revenu malade au camp. J’ai revu bon nombre de mes amis mais moins que ce que j’aurais voulu car j’étais retenu par ma mère et à la maison d’une certaine fille. C’était très dur de dire au-revoir à tous mais comme l’a dit Sherman « La guerre, c’est l’enfer » aussi quand le devoir nous appelle, nous devons y aller.

C’est notre jour de paye mais je ne l’ai pas encore reçue. Oncle Sam, il faut me payer demain car avec 15 cents, je ne peux pas m’acheter du savon pour garder blancs mes pantalons. » (E.P. Caldwell – 09/18)

Camp Jackson (Caroline du sud)

R. M. Watson revient sur son départ : « Bien que ce soit notre devoir d’empêcher les nôtres d’être sous la férule allemande, nous ne pouvons nous empêcher d’être tristes et d’avoir le cœur brisé quand nous avons à nous séparer des êtres chers que nous aimons tant. Espérons que notre vie future ne soit pas aussi désagréable que celle de ce moment...

R. M. Watson revient sur son départ : « Bien que ce soit notre devoir d’empêcher les nôtres d’être sous la férule allemande, nous ne pouvons nous empêcher d’être tristes et d’avoir le cœur brisé quand nous avons à nous séparer des êtres chers que nous aimons tant. Espérons que notre vie future ne soit pas aussi désagréable que celle de ce moment...

Première guerre mondiale : lettres de soldats (1917 - 1918) III

...Je connais plein de gens de Bowdon mais ne suis pas capable d’écrire à tous. Qu’ils considèrent cette lettre comme adressée à chacun. Notre pratique de l’artillerie étant suffisante, nous espérons être sur la piste de nos ennemis prochainement et croyons que notre Dieu et Maitre nous donnera la victoire pour retourner à nos êtres aimés. Nous serions très contents de revenir sans perte de vies. Je ne sais pas comment je me comporterais… » (09/18)

Camp Beauregard, Louisianne

« Je devine que vous êtes en train de ramasser le coton. Je n’ai pas fait grand-chose : j’étais de garde de 7 heures du matin à 4 heures de l’après-midi. C’est suffisant ! Gardant un entrepôt, je n’avais pas à marcher. Facile. Je pense que cette infirmerie N˚71 sera en France à Noël. Ne vous en faites pas pour moi car si c’est la volonté de Dieu, je reviendrai et nous serons heureux. Dieu prendra soin de mon frère et moi, ici et de l’autre côté. Je ne pense que ce sera long pour les Sammies d’atteindre Berlin...

« Je devine que vous êtes en train de ramasser le coton. Je n’ai pas fait grand-chose : j’étais de garde de 7 heures du matin à 4 heures de l’après-midi. C’est suffisant ! Gardant un entrepôt, je n’avais pas à marcher. Facile. Je pense que cette infirmerie N˚71 sera en France à Noël. Ne vous en faites pas pour moi car si c’est la volonté de Dieu, je reviendrai et nous serons heureux. Dieu prendra soin de mon frère et moi, ici et de l’autre côté. Je ne pense que ce sera long pour les Sammies d’atteindre Berlin...

...J’ai beaucoup apprécié les photos que tu m’as envoyées Maman. Ce matin, mon sergent a visité la tente et est resté un bon moment pour une agréable conversation. J’ai bien reçu le rasoir. J’espère avoir de vos nouvelles bientôt. » (C.C. Hogan – 09/18)

...J’ai beaucoup apprécié les photos que tu m’as envoyées Maman. Ce matin, mon sergent a visité la tente et est resté un bon moment pour une agréable conversation. J’ai bien reçu le rasoir. J’espère avoir de vos nouvelles bientôt. » (C.C. Hogan – 09/18)

« Flora, je travaille 10 heures par jour, pas trop mais de service pendant tout ce temps. Je m’occupe de 25 hommes pratiquement tous fous. Je dois m’occuper de les nourrir en allant au mess pour prendre leur repas. Certains sont si fous qu’ils ne peuvent manger seuls. Il y en a un que je nourris par le nez. C’est pitoyable. Tu penses que je suis en grand danger au milieu de tous ces fous. Pas du tout car en permanence il y a deux gardes avec des épées et des fusils capables de les stopper avant de nous faire du mal. Deux infirmières de la Croix Rouge sont aussi présentes pour leur administrer des médicaments. Je pense que la guerre est bientôt finie. Néanmoins, je ne pense pas te revoir avant le départ, certainement avant la fin du mois. En partant d’ici, nous irons à New York. C’est la pire des choses à m’arriver mais je m’y prépare en faisant confiance à Dieu. Il me ramènera sans encombre à la maison. Flora, envoie-moi une de tes photos. Fais de beaux rêves. Ton mari. » (O.C. Hogan – 09/18)

« Flora, je travaille 10 heures par jour, pas trop mais de service pendant tout ce temps. Je m’occupe de 25 hommes pratiquement tous fous. Je dois m’occuper de les nourrir en allant au mess pour prendre leur repas. Certains sont si fous qu’ils ne peuvent manger seuls. Il y en a un que je nourris par le nez. C’est pitoyable. Tu penses que je suis en grand danger au milieu de tous ces fous. Pas du tout car en permanence il y a deux gardes avec des épées et des fusils capables de les stopper avant de nous faire du mal. Deux infirmières de la Croix Rouge sont aussi présentes pour leur administrer des médicaments. Je pense que la guerre est bientôt finie. Néanmoins, je ne pense pas te revoir avant le départ, certainement avant la fin du mois. En partant d’ici, nous irons à New York. C’est la pire des choses à m’arriver mais je m’y prépare en faisant confiance à Dieu. Il me ramènera sans encombre à la maison. Flora, envoie-moi une de tes photos. Fais de beaux rêves. Ton mari. » (O.C. Hogan – 09/18)

« Nous avons reçu nos demandes de permission et suis désolé de dire qu’elle a été refusée. Les officiers disent que nous avons besoin de pire qu’à la ferme. Donc, je veux faire ma part pour hâter la fin de la guerre qui ne devrait pas durer très longtemps si l’on en croit les journaux.

Maman, tu me demandais combien j’aime cette place. Je l’aime bien mais ne peux t’en dire beaucoup plus car depuis notre arrivée, nous avons été surtout confinés dans les rues de la compagnie. Nous avons été libérés aujourd’hui et nous pouvons aller partout au dehors.  Chaque soir, nous avons la permission d’aller à la ville distante de 3 miles. C’est une ville d’une bonne taille avec des tramways.

Merci de ce que vous avez fait pour moi. » (O.C.Hogan – 08/18)

De l’hôpital du Camp Beauregard en Louisiane, C. C. Hogan se demande ce que font les gens de Carroll au même moment. « Je suppose qu’ils sont en train de ramasser le coton comme les gens d’ici.

Je suis à l’armée depuis le 15 juillet et j’aime ça chaque jour un peu plus même si j’ai parfois le mal du pays. Cependant, je peux en parler avec mon frère et deux jeunes hommes de Carroll présents. C’est réconfortant. J'espère que ce ne sera pas très long de chasser le Hun pour pouvoir revenir à la maison.

Mes compagnons de tente reçoivent le Free Press chaque semaine et prennent beaucoup de plaisir à le lire. J’aime ce nom car la liberté de parole et de presse sont ce pour quoi nous nous battons. »

A suivre

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16 juin 2019 7 16 /06 /juin /2019 13:57

La Géorgie comptait une dizaine de camps d'entrainement en sus du Camp Gordon où sont allés une grande partie des garçons de Carroll. 

Camp Hancock, Augusta, Géorgie

« C’était comme quitter la maison que de quitter Camp Gordon » raconte H.W. Holland qui vient d’intégrer ce nouveau camp. « Nous sommes tous très insatisfaits de ce changement car nous n’aimons pas la vie en tentes comparée à celle que nous avions dans nos baraques. De plus, ici, c’est horriblement sablonneux et chaud.

« C’était comme quitter la maison que de quitter Camp Gordon » raconte H.W. Holland qui vient d’intégrer ce nouveau camp. « Nous sommes tous très insatisfaits de ce changement car nous n’aimons pas la vie en tentes comparée à celle que nous avions dans nos baraques. De plus, ici, c’est horriblement sablonneux et chaud.

Je cuisine et devrais être content car je travaille un jour et me repose deux. De quoi devrais-je me plaindre ?

Je cuisine et devrais être content car je travaille un jour et me repose deux. De quoi devrais-je me plaindre ?

J’ai déjà écrit à propos de nos mères et des filles que nous avons laissées derrière nous mais pas à propos de nos nobles pères. Ils nous sont chers et nous ne les oublions pas. Ils ont eu un moment très difficile avec la reconstruction du pays et nous leur en sommes reconnaissants.

J’arrête car j’écris sans plaisir. »

 

Un peu plus tard, le même H.W. Holland écrit : « Avant le 1er septembre, je serai dans le New Jersey ou en route pour la France suivant  nos derniers ordres. Il a été dur de dire au-revoir à la famille et aux amis mais ce sera bientôt au tour de l’Amérique et ce sera tout aussi dur.

Je crois que la guerre sera terminée aussitôt que nous serons prêts mais ce n’est pas pour bientôt.

Je dois m’arrêter car je suis de garde et je dois apprendre certains ordres spéciaux. Comme je viens d’être nommé caporal, je n’aurai pas beaucoup de temps pour vous écrire la semaine prochaine. » (08/18)

 

Nous sommes maintenant dans le corps des mitrailleuses. Nous en étudions une qui tire à 3 miles et 400 à 525 coups à la minute. Une de ses balles peut passer le sommet d’une colline et nettoyer les Huns de l’autre côté . C’est la première fois que je vois quelque chose qui peut ne pas tirer droit....

Nous sommes maintenant dans le corps des mitrailleuses. Nous en étudions une qui tire à 3 miles et 400 à 525 coups à la minute. Une de ses balles peut passer le sommet d’une colline et nettoyer les Huns de l’autre côté . C’est la première fois que je vois quelque chose qui peut ne pas tirer droit....

... Il fait chaud le jour et froid la nuit. La première nuit ici, nous avons dormi sur un lit d’appoint sans rien pour nous couvrir. J’ai dormi avec mes habits et m’en suis bien sorti. Cet endroit est sablonneux." (H. Campbell – 09/18)

« Je dois te dire que je ne suis plus à l’instruction avec les mitrailleuses. Je suis au Quartier Général du corps de clairons. Je n’ai rien d’autre à faire que de souffler dedans. Au lieu d’aller creuser les champs durant le jour, je vais dans un bois et je m’entraine aux sonneries. Ce matin, nous étions une trentaine tous plutôt bons au clairon. Tu peux imaginer le vacarme que nous avons fait. Ça aurait sorti les yeux de la tête d’un chiot mais tu sais que je suis musicien...

« Je dois te dire que je ne suis plus à l’instruction avec les mitrailleuses. Je suis au Quartier Général du corps de clairons. Je n’ai rien d’autre à faire que de souffler dedans. Au lieu d’aller creuser les champs durant le jour, je vais dans un bois et je m’entraine aux sonneries. Ce matin, nous étions une trentaine tous plutôt bons au clairon. Tu peux imaginer le vacarme que nous avons fait. Ça aurait sorti les yeux de la tête d’un chiot mais tu sais que je suis musicien...

...Tous les jours, nous avons des inspections et voici pourquoi : dimanche dernier un cas d’oreillons a été dépisté dans notre compagnie et depuis ils nous inspectent une fois par jour. On enlève nos bérets et mettons nos chemises sous le bras et le docteur sélectionne ceux avec les oreillons. 

Dis à ta mère d’être prudente quand elle parle des patates. Je ne fais que saliver quand je lis ça car je sais qu’elles sont bonnes. J’ai trouvé 3 choses qui sont les mêmes à l’armée qu’à la maison : soupe, eau et café.

Il est 1 h 30 et je dois aller dans les bois faire de la musique pour les geais jusqu’à 4 h.

Je dois te dire que c’est mieux que de porter le fusil ou creuser. Je n’ai jamais fait ce genre de travail dans ma vie. Je dois apprendre les sonneries. La moitié du temps, je sonne faux mais c’est un travail de tous les jours et on n’a pas de corvées pour ça.

Je pense que vous avez de bonnes choses à manger maintenant comme les pommes de terre, le sirop nouveau, les biscuits chauds au beurre. Mon dieu !  Un prêcheur en laisserait tomber sa bible ! Nous avons eu des pommes comme tu les prépares à la maison épicées et sucrées. C’est la seule chose qui a le même goût qu’à la maison.

Je n’ai pas de nouvelles de la guerre mais je m’en fous. Je suis seulement intéressé par la paix et être à la maison.

Avec mon amour, ton mari.» (Hugh – 09/18)

« Je vais bien maintenant à part les rhumatismes qui me font souffrir dans le genou.

J’ai vu dans le journal du jour que le Général Pershing disait que nous passerions Noël à la maison. Il disait que les Allemands étaient défaits et ne tiendraient pas longtemps. J’espère qu’il a raison.

Je suis à 3 miles de la rivière Savannah et la Caroline du Sud est sur l’autre berge. Nous avons descendu la côte à bord des camions avant-hier et nous avons passé un bon moment. Quelle vue !

Tous les deux jours, nous avons un examen. » (J.R. Key – 09/18)

« Je pense que je vais attraper les oreillons car la plupart du temps, nous avons un cas. Nous observons une quarantaine maintenant : aucun patient ne repart de l’hôpital. 4 fois par jour, on nous met des gouttes dans les yeux pour nous protéger de la grippe. Ça ne fait pas mal mais ça fait drôle. Les distributeurs de journaux ne passent plus et ça nous manque...

...Envoyez-moi du tabac à chiquer que nous ne pouvons obtenir. Ceux qui en ont encore le partage avec moi. L’homme de la Croix Rouge nous a donné quelques cigarettes....

...Envoyez-moi du tabac à chiquer que nous ne pouvons obtenir. Ceux qui en ont encore le partage avec moi. L’homme de la Croix Rouge nous a donné quelques cigarettes....

...Je pensais avoir du courrier mais le vaguemestre n’est pas passé. » (M. Fuller – 10/18)

« C’était le soir. Gentiment un rideau était tiré et les couleurs s’estompaient dans les cieux roses. Les ombres violettes du crépuscule tombaient sur champs, collines et vallées. Puis, comme si une bande de fées avait percé le rideau de la nuit, les étoiles apparaissaient. Une d’abord puis deux  puis si rapidement que nous ne pouvions les compter. C’était beau et plein de lumière. Comme nous regardions, il nous semblait que Dieu faisait un service au drapeau. » (W. F. Gammon – 09/18)

Souther Fields

JC McElroy fait juste assez de travail « facile sur les avions pour ne pas être paresseux. Homer, mon frère, est payé comme tailleur de l’escadre et a plus de travail que ce qu’il peut faire. Il gagne bien sa vie.  J’ai reçu des paquets de ma sœur et de sa copine. Je souhaiterais qu’on m’envoie de bonnes cigarettes...

JC McElroy fait juste assez de travail « facile sur les avions pour ne pas être paresseux. Homer, mon frère, est payé comme tailleur de l’escadre et a plus de travail que ce qu’il peut faire. Il gagne bien sa vie. J’ai reçu des paquets de ma sœur et de sa copine. Je souhaiterais qu’on m’envoie de bonnes cigarettes...

...Il semble que le printemps approche car nous avons eu de chaudes averses.

J’espère que vous avez reçu les lettres dans lesquelles je vous indiquais que j’avais volé. J’aime ça mais je n’ai pas l’intention d’en faire plus. » (01/18)

Le même, le mois suivant, pense que : «moi et mon frère, dans l’aviation, n’avons jamais été aussi bien de notre vie. J’aime beaucoup la France que je découvre d’avion et j’apprends le français. Je termine ma lettre car je dois me rendre au cinéma du Y.M.C.A. »

Camp Harris (Macon, Géorgie)

H.D. Merrell écrit au journal : « Je me trouve au milieu de 5000 hommes composant le 1er, le 2nd et le 5ème régiments de Géorgie. L’entrainement est intense pendant 7 heures 30 chaque jour  : maniement de la baïonnette, lancement de grenades, creusement des tranchées et pose de fils barbelés. Malgré tout, j’ai pris 10 livres et suis devenu - aussi marron qu’un indien - ». (14-07-18)

H.D. Merrell écrit au journal : « Je me trouve au milieu de 5000 hommes composant le 1er, le 2nd et le 5ème régiments de Géorgie. L’entrainement est intense pendant 7 heures 30 chaque jour : maniement de la baïonnette, lancement de grenades, creusement des tranchées et pose de fils barbelés. Malgré tout, j’ai pris 10 livres et suis devenu - aussi marron qu’un indien - ». (14-07-18)

Camp Wheeler (Macon, Géorgie)

De là, Joseph M. Pentecost écrit à ses parents qu’ « il récupère de son œil bien qu’il continue de souffrir de maux de tête… J’espère que vous avez trouvé quelqu’un pour faire une récolte pour vous : Ed pourrait vous aider à trouver un nègre quelque part....

De là, Joseph M. Pentecost écrit à ses parents qu’ « il récupère de son œil bien qu’il continue de souffrir de maux de tête… J’espère que vous avez trouvé quelqu’un pour faire une récolte pour vous : Ed pourrait vous aider à trouver un nègre quelque part....

...Ma section s’est entrainée au port du masque à gaz. Je pense que désormais nous ne le quitterons pas car lorsque nous l’avons fait, nous pleurions comme des bébés et toussions à n’en plus pouvoir...

...Ma section s’est entrainée au port du masque à gaz. Je pense que désormais nous ne le quitterons pas car lorsque nous l’avons fait, nous pleurions comme des bébés et toussions à n’en plus pouvoir...

...Un essai avec un autre gaz nous attend jeudi.» (02/18)

...Un essai avec un autre gaz nous attend jeudi.» (02/18)

A suivre

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8 juin 2019 6 08 /06 /juin /2019 13:18
Premiere guerre mondiale : lettres de soldats (1917 - !918) I

- les lettres ont-elles été apportées spontanément par les récipiendaires ?

- ont-elles été glanées chez ces derniers par des journalistes ?

- le corpus dont nous disposons (environ 200 lettres) représente-t-il tout l'envoi ou y a-t-il eu des sélections effectuées par la rédaction ?

Pour éviter les redondances, Américano n'a pris que les extraits les plus significatifs de manière à former un récit. Tout ceci est parfaitement arbitraire et contestable mais c'est l'habitude de ce blog que d'être "partiel et partial". 

Il reste possible pour les lecteurs de demander une lettre en précisant le nom de l'auteur et sa date.

 

La vie en camp

Dès leur incorporation, les nouvelles recrues sont envoyées pour la plupart dans des camps pour y recevoir leur première instruction. Ils y restent plus ou moins de temps, la moitié ne les quittera jamais... La première partie a donc trait à "La vie en camp". Commençons par le plus proche de chez nous : Camp Gordon (près d’Atlanta).

Décrit par M. Holland, 09-17 :  « Le camp qui s’étend au milieu des bois et des champs est de la taille de Carrollton. C’est un grand chantier où l’on construit en permanence des bâtiments. Officiellement, il parait que le nombre de menuisiers et d’ouvriers dépasse 8500… Les nouveaux appelés arrivent sans cesse et sous la conduite d’officiers subissent l’entrainement militaire. Je suis en train d’attendre quelques gars de chez moi qui doivent arriver dans quelques jours. Beaucoup de menuisiers-charpentiers vont bientôt partir pour la France. »

Stationné là, H.W. Holland rappelle qu’il a été heureux de passer le dimanche à la maison à « Ne pas voir de soldats et ne pas être appelé pour quelques corvées militaires. Je ne me repose pas bien car je dois parler du matin jusqu’à minuit. Demain, je vais avoir ma première leçon de cuisine. Je pense que maman sera contente quand je serai de retour. Je l’aiderai à la cuisine et je lui raconterai des histoires, la merveilleuse histoire des Huns tués par milliers. » (06/18)

Stationné là, H.W. Holland rappelle qu’il a été heureux de passer le dimanche à la maison à « Ne pas voir de soldats et ne pas être appelé pour quelques corvées militaires. Je ne me repose pas bien car je dois parler du matin jusqu’à minuit. Demain, je vais avoir ma première leçon de cuisine. Je pense que maman sera contente quand je serai de retour. Je l’aiderai à la cuisine et je lui raconterai des histoires, la merveilleuse histoire des Huns tués par milliers. » (06/18)

Du même lieu, il déplore la disparition de son frère mort au combat dans une première lettre. « Il est difficile de comprendre quand les fragiles liens de la vie sont brisés et que nos êtres chers sont partis pour toujours. Nous comprendrons un jour lorsque nous le rencontrerons pour l'éternité où il n’y a plus de guerre. Mon expérience chrétienne grandit de jour en jour et si je dois tomber devant l’ennemi, j’ai l’assurance d’un monde meilleur.

Mes chers amis, j’aimerais avoir de vos nouvelles et je répondrais à toutes vos questions. J’attends mon transfert au quartier-maitre incessamment. » 06/18

Adressée à ses chers amis, sa deuxième lettre est plus religieuse : «  Je viens d’entendre le Billy Sunday Club d’Atlanta qui nous recommande Jésus-Christ comme notre sauveur personnel. D’après eux, pour cette grande cause, nous ne pouvons nous permettre de nous laisser abattre. Nous allons rencontrer les Huns et nous allons fouetter ces coupeurs de gorge. Mères, pourquoi devriez-vous vous faire du souci quand nous combattons pour la liberté et la chrétienté ? »

H. R. Blandenburg a changé de place et est maintenant à l’infirmerie du camp. « Je suis dans le corps médical comme conducteur d’ambulance et j’aime de plus en plus ce travail. »

H.W. Holland parle de sa vie militaire à ses amis : « Depuis que je suis ici, c’est la première fois que j’ai quelques jours de repos. Je reprends le travail mardi à midi. Nous attendons l’arrivée de 15000 conscrits. C’est intéressant de faire la connaissance des gars des autres états mais triste en même temps car quand tu commences à les connaitre, ils sont transférés et tu te demandes si tu les reverras un jour. Je les ai vus partir par milliers pour la France sourire aux lèvres et l’ambition de ramener l’ennemi à la maison. Je pense que les mères peuvent être fières d’avoir un ou plusieurs fils dans ce combat. »

« Je suis en bonne santé et j’ai pris 16 livres en 2 semaines.

Tous les visiteurs du camp ont un mot sympathique envers nous. Mes amis, vous ne savez ce que c’est que d’avoir un mot gentil adressé par une jolie fille au sourire séduisant quand on est en kaki !

Je suis dans les ambulances et il n’y a pas de garçons plus fins dans les environs. Je suis fier des garçons de Carroll en particulier de leur maniement de la baïonnette. Le boche n’a qu’à bien se tenir !

Nous allons recevoir la foule bientôt ici : parents et petites amies, au nom de votre pays, envoyez vos garçons au loin avec le sourire.

La maison de l’’hostess” est aussi très bien pour se divertir. On peut y trouver des pianos et d’autres instruments, de la papeterie, des téléphones publics. C’est la meilleure place pour rencontrer des visiteurs. C’est l’endroit du camp qui ressemble le plus à la maison.

Il n’a pas plu depuis un certain temps ici si bien que le camp est très sec et affreusement poussiéreux. » (H. Blandenburg-08/18)

Le YMCA et la Croix Rouge, les meilleures organisations présentes, nous fournissent de la papeterie et des amusements : piano, tourne-disque, gramophone…

Le YMCA et la Croix Rouge, les meilleures organisations présentes, nous fournissent de la papeterie et des amusements : piano, tourne-disque, gramophone…

N.C. Shackelford, au même endroit, pense à son village Mt Zion. « Ici, le YMCA fournit un formidable travail en proposant des amusements sains, en fournissant de la papeterie et de quoi écrire et tout ce qu’ils peuvent pour garder nos liens, notre vie étant si différente ici. J’espère avoir le plaisir de vous revoir bientôt et j’apprécie vos prières. »

N.C. Shackelford, au même endroit, pense à son village Mt Zion. « Ici, le YMCA fournit un formidable travail en proposant des amusements sains, en fournissant de la papeterie et de quoi écrire et tout ce qu’ils peuvent pour garder nos liens, notre vie étant si différente ici. J’espère avoir le plaisir de vous revoir bientôt et j’apprécie vos prières. »

« Ne vends pas ta ferme maman, je serai là-bas l’année prochaine pour t’aider pour la récolte si les choses continuent d’aller de ce pas. Tous les gars espèrent prendre leur repas de Noel à la maison. Ils ont tous bon moral et veulent saccager Berlin et cracher au visage du Kaiser une fois. J’en vois de Carroll chaque dimanche. » (R.T. Broadwater – 09/18)

« Je retrouve rapidement de la force en prenant bien soin de moi. Cette grippe espagnole est vraiment mauvaise et elle est partout ici mais je pense qu’ils sont arrivés à la contenir maintenant. Après avoir été au lit 16 jours, je peux maintenant manger n’importe quoi. » (R. T. Broadwater – 09/18)

« Il y a plein de plaisirs pour le soldat au YMCA : des cascadeurs (de New York), concert, jeux, théâtre. Désolé mes amis mais tous les gars de Carroll sont transférés au Camp Hancock d’Augusta lundi. » (W. M. Holland – 09/18)

« Votre fils est en quarantaine à l’infirmerie du camp avec les oreillons et souhaite que je vous écrive quelques lignes pour vous expliquer son absence de nouvelles. Il va bien. Il dit de ne pas vous en faire car il a de bons docteurs et infirmières. Il vous écrira à la fin de la quarantaine. Il ne peut pas ecrire mais peut recevoir du courrier. S’il-vous plait, envoyez-lui en car ils sont seuls et rien ne vaut une lettre de la maison pour leur remonter le moral. Si vous voulez venir le voir, ce serait mieux après la quarantaine. Il pourrait vous faire visiter le camp et avoir un laisser-passer pour aller au centre-ville avec vous. » (G.F. Wright – 09/18)

« Votre fils est en quarantaine à l’infirmerie du camp avec les oreillons et souhaite que je vous écrive quelques lignes pour vous expliquer son absence de nouvelles. Il va bien. Il dit de ne pas vous en faire car il a de bons docteurs et infirmières. Il vous écrira à la fin de la quarantaine. Il ne peut pas ecrire mais peut recevoir du courrier. S’il-vous plait, envoyez-lui en car ils sont seuls et rien ne vaut une lettre de la maison pour leur remonter le moral. Si vous voulez venir le voir, ce serait mieux après la quarantaine. Il pourrait vous faire visiter le camp et avoir un laisser-passer pour aller au centre-ville avec vous. » (G.F. Wright – 09/18)

A suivre...

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