Outre-Atlantique (Over there) suite de l'article précédent
« Je suis maintenant rattaché à la Royal Air Force (Angleterre) et suis stationné à Londres. Je ne pense pas y rester longtemps. Je travaille d’arrache-pied pour aller au front. J’ai conduit, il y a quelques jours un bateau sur la Manche. C’est très excitant de voir les deux pays en même temps.
Mon hôtel est parfait. La salle à manger est gérée par les femmes du YMCA. Les repas sont bons et nous coûtent 4 shillings par jour (84 US cents). J’ai de l’argent anglais dans une poche et du français dans l’autre car j’effectue la traversée aller-retour très souvent. Mon séjour est pris en charge par la RAF et ma paye par le gouvernement américain. Je préfère les Anglais aux Français : ils ont une meilleure morale.
Je suis allé à Paris il y a quelques jours et j’ai passé un bon moment. » (B. Horton – 10/18)
« C’est un beau jour ici. Notre orchestre est venu jouer pour nous et il y avait plusieurs jolies filles à regarder, des Françaises, tu penses....
...Les soldats et officiers jouent au base-ball.
Je pense souvent à vous. Je n’ai pas reçu de courrier depuis mon départ de Camp Wheeler. Ça me parait long. J’ai envoyé plusieurs lettres à la maison mais je ne sais s’ils les ont reçues ou non.
Depuis mon arrivée, j’ai vu quelques pêches mais pas de pommes, de maïs ou coton.
Nous revenons juste du front et ne savons quand nous y retournons mais sûrement bientôt je pense.
Je continue de couper les cheveux des gars et gagne de l’argent ainsi pour acheter du vin et de la bière. C’est parfait !
Je m’arrête car j’ai de la lessive à faire. » (J.T. Huggins – 08/18)
Beaucoup de soldats expriment le besoin de rester en contact avec leur terre natale : « Envoyez-moi le journal pour me tenir au courant des affaires de Carrollton ». (14-07-18, D. Merrell)
« Je suis content d’apprendre que vous avez eu de si bonnes récoltes. Je ne me plains pas car ici, sur place, il y a aussi beaucoup de fruits bon marché : alors je ne m’en prive pas… (09 1917, JC Holland a son frère).
« Envoyez-moi les noms et les compagnies des soldats du comté de manière à pouvoir rentrer en contact avec eux. » (JC Holland, 09-17)
Le 11 novembre 1917, le lieutenant Harry Burns est ravi « d’avoir reçu les journaux car le courrier se fait rare. »
«Qu’avez-vous fait pour Thanksgiving ? De mon côté, j’ai été bien traité avec de l’oie, de la tarte à la courge et plein d’autres bonnes choses. J’aimerais recevoir des photos de la famille car, en ce qui me concerne, j’ai le droit d’envoyer la mienne. » JC Holland 11/17)
D’après H.N. Beck, « le courrier n’est pas livré rapidement car il n’est pas prioritaire par rapport au matériel de guerre à acheminer. Pour rassurer papa, je ne peux que t’inviter « à trinquer et à ne pas t’en faire pour les garçons partis au combat. Nous serons de retour bientôt, ce ne sera pas long. » (04/18)
H.H. Richards est ravi « d’avoir reçu 7 lettres le même jour car l’acheminement du courrier est quelque peu chaotique et que mes sœurs réussissent leur jardin. » (05/18)
« Je suis content d’apprendre que vous avez reçu vos allocations. Je vais envoyer à la maison tout ce que je peux épargner. » J. O. Robertson
« Je veux remercier ceux qui se sont portés volontaires pour engranger ma récolte. Je leur revaudrai ce service. » H. R. Blandenburg
A.P. Hogan écrivant à son cousin, est spécialement intéressé par les copains : « J’aimerais te voir à Pleasant Hill (église du comté - NDLR) pour chanter comme tous les quatrième samedi du mois mais n’y pensons pas avant que nous ayons défait ces Huns et que règne la paix. Je n’ai vu ni Loyd Green ni Georges comme tu me le demandais mais je pense qu’ils sont déjà outre Atlantique. J’ai été surpris d’apprendre que Chalmers s’était marié. On dirait que tous se sont mariés : nous allons rester de vieux célibataires mais nous serons parfaitement heureux, n’est-ce pas ? Je ne peux pas parler beaucoup des affaires militaires donc je dois m’arrêter. Donne-moi souvent des nouvelles : ça me remplit de joie !»
H. Richards, après avoir reproché à son ami Malcolm de l’avoir oublié, lui écrit : « J’ai maintenant un bon travail et nous avons beau temps. Je n’ai pas vu Casper qui doit être aussi occupé que moi. J’ai appris que Willard était à l’armée et étonné que tu t’apprêtes à y être aussi. Pourtant il n’y a rien de mieux que la maison et le lit que ta mère te prépare. Tu me dis avoir chanté à Macedonia et je me rappelle de l’an dernier lorsque je suis en train de travailler : faire la lessive, écouter, écrire et lire occupent tout mon temps libre. J’arrête car l’orchestre qui doit nous divertir vient d’arriver. Dis aux amis de m’écrire et priez pour moi. » (06/18)
« J’aimerais recevoir le Carroll Free Press à Quantico (Virginie) comme vous l’avez fait lorsque j’étais à Santiago. J’apprécie toute l’information qui y est contenue. » W.A. Brock – 08/18
« Quelques lignes pour vous donner des nouvelles. Je n’en ai pas beaucoup mais il y a un moment que je n’en ai pas eu de la maison. J’aimerais certainement une lettre de l’un de vous chaque semaine. » (J. S. Wallace – 07/18)
« Je dois vous dire combien j’ai apprécié les premières nouvelles de Carrollton : six numéros du Free Press tous en même temps. C’est le premier courrier que je reçois après avoir rejoint mon régiment. Nous sortions tout juste des tranchées lorsque le vaguemestre nous accueillit. J’avais aussi quelques lettres qui, bien sûr, ont été lues en premier. Puis j’ai dévoré les six journaux jusqu’à la plus petite réclame. J’espère que tous les soldats de Carrollton le reçoivent car il est plein d’intérêt.
Je me rappelle riant à la remarque d’un major lorsque j’étais au Fort McPherson nous disant que nous avions plus de nouvelles de la guerre que ceux qui étaient au front. Maintenant, je suis entièrement d’accord avec lui. » (R.I. Bledsoe – 09/18)
« Papa, j’aimerais que tu m’envoies du tabac car je ne peux pas en avoir ici. Ici, le tabac est nécessaire pour ne pas devenir fou. Vois si tu as la permission de m’envoyer 6 boites de Prince Albert et une demi-livre de Boot Jack à mâcher. » (G. Mullin – 08/18)8)
« Je me sens bien depuis que j’ai reçu mon courrier. Les lettres ici font beaucoup de bien à un gars. » (C. Yeager – 08/18)
« Comment vont Lewis et Bud ? J’aimerais écrire à tous mais je n’ai pas le temps et le papier se fait rare.
Ma chère tante, je n’ai reçu aucune nouvelle depuis que j’ai quitté les States et j’aimerais vraiment en avoir. » (J.C. Craven – 09/18)
« Ora, tu me demandais si j’aimais toujours l’armée. Oui, mais je préfère être à la maison.
Bien sûr que j’aime les petites françaises mais tu devrais m’écouter quand j’essaye de leur parler : tu rirais certainement !
J’ai vu dans le journal d’aujourd’hui que James C. Holland a été tué au combat le 27. Tu ne peux savoir combien cela me rend triste car c’était un bon gars et nous étions bons amis.
Je viens de t’écrire tout ce que je peux car nous ne pouvons rien dire des affaires militaires. » (A. Hogan – 06/18)
A suivre