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28 septembre 2021 2 28 /09 /septembre /2021 08:01

ou "la Georgie qui disparaît". C'est le titre d'un livre que j'ai emprunté à la bibliothèque. Il est composé essentiellement de photos choisies parmi les 18000 hébergées aux Archives de l'État de Georgie. Cette collection est le fruit d'un projet destiné à conserver la mémoire de l'État au travers de ces photos. Elles ont été recueillies dans les greniers ou les albums de famille et datent du début de la photographie et des décades qui ont suivi. Elles sont accompagnées de commentaires. Je vais apporter les miens au vu de mon expérience.

 

 La pêche a tenu un rôle important dans l'agriculture de l'État. C'est toujours une importante production.

          Les petits commerces de bouche ont quasiment tous disparu.

Section boucherie, Publix, Athens

Les bouchers ne se trouvent plus que dans la section qui leur est attribuée dans les grandes surfaces. Ils servent le client à la demande mais l'essentiel de la distribution est déjà prête dans des bacs réfrigérés, L'offre n'est pas très importante et il est souvent très difficile de trouver certaines parties de l'animal comme les abats par exemple ...

 

    Le commerce le long des routes a lui aussi presque entièrement disparu. Il subsistait un stand de fruits et légumes à quelques encablures de notre maison, il y a encore deux ans. Depuis il ne réapparaît plus à chaque printemps. Dommage : c'était l'occasion d'avoir des produits locaux frais et très bon marché....

 

     Ces jeunes enfants ramassant le coton ont seulement l'âge de vos grand-parents.

Roy nous apporte son témoignage :

“J'avais 7 ans et j'ai été payé 50 cents pour un sac de coton qui était d’environ 34 litres.

C'était en 1958. Il me fallait toute la journée pour remplir un sac. Il n'y avait pas d'épines mais les capsules de coton peuvent avoir des extrémités pointues sur les feuilles.

Mon grand-père cultivait du coton à Lookout Mountain (Georgie du Nord) pendant de nombreuses années. Quand il est devenu vieux, il a engagé une équipe pour le ramasser.

 

Après le ramassage, il était temps de vendre et d'expédier le précieux produit ce qui donnait lieu à ce type de rassemblement comme ici . Le coton entreposé dans des dépôts adéquats était le plus souvent expédié par le train.

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Fort Valley, Géorgie, dépôt de train
Train de coton au départ de Carrollton

 

De nos jours, la récolte est assurée par des engins puissants. Les balles sont devenues énormes !

Champ de coton, Warner Robins, Géorgie

 

Vanishing Georgia
Vanishing Georgia

    Une grande partie du travail agricole saisonnier est désormais effectué par des migrants mexicains, d'Amérique centrale ou du sud. Tous des violeurs et des trafiquants comme aurait dit le camarade Trump... Petit épisode de la vie georgienne : pour booster sa réélection, un candidat gouverneur avait promis d'être "impitoyable avec l'immigration". Il n'a pas tardé à recevoir des délégations de fermiers lui demandant de mettre la pédale douce sur cette question. On se demande bien pourquoi !

     

  Cette petite fille dort... d'un sommeil éternel. Autrefois les photographes faisaient communément des portraits de défunts ou de personnes malades.

    Petit clin d'œil aux anti-vaccins : la défunte est décédée du croup appelé aussi "diphtérie". 

Grâce à la vaccination, cette maladie a pratiquement disparu. Plus d'explications ?

 

      

Désormais les convois funéraires s'effectuent en voiture. En général, ils sont précédés de voitures de police, sirènes hurlantes. Les conducteurs allument leurs warnings. Beaucoup de voitures circulant en sens inverse s'arrêtent sur la bas-coté le temps de laisser passer tout le convoi. Ici, c’est un signe de respect.

Le temps des prisonniers enchaînés (chain gangs), le long des routes, cassant des cailloux est révolu. Par contre, ce sont eux qui ramassent les détritus au bord de celles-ci.

  La population de couleur est surreprésentée par rapport à la population générale. Les mauvaises langues diront que la justice, en lien avec les établissements pénitentiaires privés, leur fournit une main d'œuvre bon marché. Bien entendu, je ne cautionnerai pas ce genre de propos...

  Le livreur a disparu, remplacé par les grandes compagnies de livraison à domicile telles UPS ou Fed ex.

Vanishing Georgia
Vanishing Georgia

     Cette dernière a un immense entrepôt à quelques minutes de notre maison. En quelques années, nous avons assisté à la dégradation du service : le livreur sonnait, attendait à la porte votre venue pour vous remettre son paquet. C'était l'occasion d'un échange humain. Maintenant, il dépose le colis sur le perron et redémarre à toute allure ! C'est beau le progrès !

 Celui-ci délivrait les bouteilles de coca-cola. 

Maintenant, la compagnie s'est dotée de camions. Près de chez nous, elle dispose d'un entrepôt.

 

     Les facteurs de Bowdon (comté de Caroll) s'apprêtent pour leur tournée. Outre la distribution du courrier, ils transmettaient les nouvelles … et les potins.

   De nos jours, une grande partie du trafic de la poste est dû à la vente en ligne. On ne voit pratiquement plus les facteurs qui, au volant de leur camionnette adaptée, passent rapidement d'une boîte à lettre à l'autre. Si un paquet  n'y entre pas, ils le déposent devant votre porte sans autre forme de procès.

   

 Lorsque j'ai commencé ma carrière d'instituteur (1970), il restait beaucoup de "classes uniques” comme celle-ci  dans le département de l’Allier. C'était la crainte de tous les jeunes que d'être nommés sur ces postes car ils étaient réputés difficiles et mal dotés en matériel. Je n'y ai pas échappé ! Pourtant ce sont parmi les meilleurs souvenirs de ma carrière.

     Ici, il n'en reste plus en service. Certaines ont été restaurées et celle de Carrollton est ouverte un week-end par an pour les journées du patrimoine.

Heritage days, Carrollton

J'ai aussi bien connu ce chauffage au bois avec le poêle au milieu.

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Heritage Days, Carrollton

Les enfants, à l'époque, allumaient le feu tous les matins et effectuaient le réapprovisionnement en bûches pour la journée. Imagine-t-on ça de nos jours ?

 

    

Par contre, il subsiste dans la plupart des petites villes un journal local.

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