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28 septembre 2021 2 28 /09 /septembre /2021 08:01

ou "la Georgie qui disparaît". C'est le titre d'un livre que j'ai emprunté à la bibliothèque. Il est composé essentiellement de photos choisies parmi les 18000 hébergées aux Archives de l'État de Georgie. Cette collection est le fruit d'un projet destiné à conserver la mémoire de l'État au travers de ces photos. Elles ont été recueillies dans les greniers ou les albums de famille et datent du début de la photographie et des décades qui ont suivi. Elles sont accompagnées de commentaires. Je vais apporter les miens au vu de mon expérience.

 

 La pêche a tenu un rôle important dans l'agriculture de l'État. C'est toujours une importante production.

          Les petits commerces de bouche ont quasiment tous disparu.

Section boucherie, Publix, Athens

Les bouchers ne se trouvent plus que dans la section qui leur est attribuée dans les grandes surfaces. Ils servent le client à la demande mais l'essentiel de la distribution est déjà prête dans des bacs réfrigérés, L'offre n'est pas très importante et il est souvent très difficile de trouver certaines parties de l'animal comme les abats par exemple ...

 

    Le commerce le long des routes a lui aussi presque entièrement disparu. Il subsistait un stand de fruits et légumes à quelques encablures de notre maison, il y a encore deux ans. Depuis il ne réapparaît plus à chaque printemps. Dommage : c'était l'occasion d'avoir des produits locaux frais et très bon marché....

 

     Ces jeunes enfants ramassant le coton ont seulement l'âge de vos grand-parents.

Roy nous apporte son témoignage :

“J'avais 7 ans et j'ai été payé 50 cents pour un sac de coton qui était d’environ 34 litres.

C'était en 1958. Il me fallait toute la journée pour remplir un sac. Il n'y avait pas d'épines mais les capsules de coton peuvent avoir des extrémités pointues sur les feuilles.

Mon grand-père cultivait du coton à Lookout Mountain (Georgie du Nord) pendant de nombreuses années. Quand il est devenu vieux, il a engagé une équipe pour le ramasser.

 

Après le ramassage, il était temps de vendre et d'expédier le précieux produit ce qui donnait lieu à ce type de rassemblement comme ici . Le coton entreposé dans des dépôts adéquats était le plus souvent expédié par le train.

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Fort Valley, Géorgie, dépôt de train
Train de coton au départ de Carrollton

 

De nos jours, la récolte est assurée par des engins puissants. Les balles sont devenues énormes !

Champ de coton, Warner Robins, Géorgie

 

Vanishing Georgia
Vanishing Georgia

    Une grande partie du travail agricole saisonnier est désormais effectué par des migrants mexicains, d'Amérique centrale ou du sud. Tous des violeurs et des trafiquants comme aurait dit le camarade Trump... Petit épisode de la vie georgienne : pour booster sa réélection, un candidat gouverneur avait promis d'être "impitoyable avec l'immigration". Il n'a pas tardé à recevoir des délégations de fermiers lui demandant de mettre la pédale douce sur cette question. On se demande bien pourquoi !

     

  Cette petite fille dort... d'un sommeil éternel. Autrefois les photographes faisaient communément des portraits de défunts ou de personnes malades.

    Petit clin d'œil aux anti-vaccins : la défunte est décédée du croup appelé aussi "diphtérie". 

Grâce à la vaccination, cette maladie a pratiquement disparu. Plus d'explications ?

 

      

Désormais les convois funéraires s'effectuent en voiture. En général, ils sont précédés de voitures de police, sirènes hurlantes. Les conducteurs allument leurs warnings. Beaucoup de voitures circulant en sens inverse s'arrêtent sur la bas-coté le temps de laisser passer tout le convoi. Ici, c’est un signe de respect.

Le temps des prisonniers enchaînés (chain gangs), le long des routes, cassant des cailloux est révolu. Par contre, ce sont eux qui ramassent les détritus au bord de celles-ci.

  La population de couleur est surreprésentée par rapport à la population générale. Les mauvaises langues diront que la justice, en lien avec les établissements pénitentiaires privés, leur fournit une main d'œuvre bon marché. Bien entendu, je ne cautionnerai pas ce genre de propos...

  Le livreur a disparu, remplacé par les grandes compagnies de livraison à domicile telles UPS ou Fed ex.

Vanishing Georgia
Vanishing Georgia

     Cette dernière a un immense entrepôt à quelques minutes de notre maison. En quelques années, nous avons assisté à la dégradation du service : le livreur sonnait, attendait à la porte votre venue pour vous remettre son paquet. C'était l'occasion d'un échange humain. Maintenant, il dépose le colis sur le perron et redémarre à toute allure ! C'est beau le progrès !

 Celui-ci délivrait les bouteilles de coca-cola. 

Maintenant, la compagnie s'est dotée de camions. Près de chez nous, elle dispose d'un entrepôt.

 

     Les facteurs de Bowdon (comté de Caroll) s'apprêtent pour leur tournée. Outre la distribution du courrier, ils transmettaient les nouvelles … et les potins.

   De nos jours, une grande partie du trafic de la poste est dû à la vente en ligne. On ne voit pratiquement plus les facteurs qui, au volant de leur camionnette adaptée, passent rapidement d'une boîte à lettre à l'autre. Si un paquet  n'y entre pas, ils le déposent devant votre porte sans autre forme de procès.

   

 Lorsque j'ai commencé ma carrière d'instituteur (1970), il restait beaucoup de "classes uniques” comme celle-ci  dans le département de l’Allier. C'était la crainte de tous les jeunes que d'être nommés sur ces postes car ils étaient réputés difficiles et mal dotés en matériel. Je n'y ai pas échappé ! Pourtant ce sont parmi les meilleurs souvenirs de ma carrière.

     Ici, il n'en reste plus en service. Certaines ont été restaurées et celle de Carrollton est ouverte un week-end par an pour les journées du patrimoine.

Heritage days, Carrollton

J'ai aussi bien connu ce chauffage au bois avec le poêle au milieu.

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Heritage Days, Carrollton

Les enfants, à l'époque, allumaient le feu tous les matins et effectuaient le réapprovisionnement en bûches pour la journée. Imagine-t-on ça de nos jours ?

 

    

Par contre, il subsiste dans la plupart des petites villes un journal local.

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30 juillet 2021 5 30 /07 /juillet /2021 08:02

     C'est sous ce titre que Tracy L. Atkins a publié son ouvrage. Elle le vendait au marché de Winterville et elle a accepté de répondre à mes questions. Ecoutons la : 

     

Mon intérêt pour les histoires de fantômes et le paranormal vient du fait que j'ai moi-même vécu plusieurs expériences que je ne pouvais expliquer par les moyens rationnels habituels. Je me suis intéressée à lire les expériences d'autres personnes avec des événements pour lesquels elles ne pouvaient pas trouver de raison logique. Parce que ces histoires de première main sur les expériences étranges des gens étaient le genre que j'aimais le plus lire, ce sont les histoires que j'ai le plus appréciées lors de la collecte d'histoires à mettre dans mon livre. J'ai été inspirée pour écrire le livre parce que tant d'autres villes avaient un livre de leurs histoires de fantômes locaux mais pas Athens. Je savais que nous avions de telles histoires et j'ai attendu des années que quelqu'un écrive notre livre. Personne ne le faisant, j'ai décidé que je devais le faire.

    Toutes les photos de cet article font référence à des lieux dont Tracy parle dans son livre.

Maison Cobb - Athens

 

   Ironiquement, la matière qui m'attirait le moins à l'école était l'histoire. J'étais l'adolescente typique qui n'aimait pas partir en vacances en famille et être traînée vers un vieux fort ou un site historique ennuyeux. Bien sûr, je suis reconnaissante maintenant envers mes parents qui m'ont fait faire ces voyages ! Maintenant, c'est une de mes activites favorites lorsque je voyage. 

Ancienne caserne de pompiers d'Athens

 


 

J'ai toujours été écrivain. J'ai commencé à lire à l'âge de 4 ans et à écrire peu de temps après. J'ai toujours excellé à l'école dans les cours d'anglais et d'écriture, ainsi que dans divers cours d'écriture créative. Il n'y a jamais eu aucun doute sur le fait que j'ai grandi en tant qu'écrivain et que je le serai toujours.

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Aéroport Ben Epps - Athens

 

Il a fallu un peu moins de deux ans pour terminer ce livre. Je l'ai commencé début 2014. La partie la plus agréable de l'écriture a été la réalisation d'interviews. J'ai adoré m'asseoir avec les gens et les écouter me raconter leurs expériences ou m'apprendre l'histoire d'un lieu. Je pensais toujours : "Quelle chance j'ai d'avoir un passe-temps où je peux discuter avec des gens d'histoires effrayantes" ! J'aime aussi apprendre l'histoire d'Athens. J'ai découvert beaucoup de détails que je ne connaissais pas avant de faire la recherche.  C'étaient de nouvelles pépites d'informations et je pensais : "Oh, les lecteurs vont adorer apprendre cela !"

Maison du gâteau de mariage - Athens

 

           Le plus difficile a été qu'à la fin de 2014, j'ai déménagé à Asheville, en Caroline du Nord. J'ai donc dû faire des allers-retours à Athens pour mener des entretiens et faire des recherches. C'est ce qui s'est passé avec les archivistes de la bibliothèque des collections spéciales de l'Université de Géorgie. Mais ça en valait la peine. Et je savais, quand j'ai déménagé à Asheville, que je reviendrais souvent visiter Athens, de toute façon. J'ai fini par y revenir définitivement en 2019.

Théâtre Morton

 

J'ai commencé par faire des recherches sur les histoires que je connaissais déjà. J'ai d'abord déménagé à Athens en 1990 pour terminer mes études à l'Université de Georgie. Au fil des années, en  vivant ici, j'ai entendu des histoires sur la Wedding Cake House, le cimetière d'Oconee Hill et d'autres. J'ai fait des recherches dans les archives de l'Université et je suis très reconnaissante pour toute l'aide que j'y ai reçue. Lorsque les gens ont entendu parler de mes recherches, ils ont commencé à me donner des pistes, en me disant « Vous devriez parler à cette personne de son histoire » ou "Vous devriez vérifier cet endroit". Chaque fois que je parlais à une personne, cela m'amenait à une autre. Ça a fait boule de neige. Bientôt, j'ai eu beaucoup plus d'histoires que prévu.

Maison Cobb - Athens

 

Parfois, je regarde les enquêtes à la télévision sur les lieux hantés car parfois elles racontent l'histoire ou partagent les histoires de personnes, ce qui me convient parfaitement. Et, parfois, les choses étranges capturées sur les enregistrements sont intéressantes. Mais je ne suis pas un enquêteur moi-même. Je me contente d'être un chercheur, un écrivain et un intervieweur qui travaille dans une pièce bien éclairée !  

Je n'ai jamais rencontré un autre écrivain qui fasse ce que je fais. J'aimerais bien un jour ! Nous aurions beaucoup de choses à discuter. Je suis d'accord, il y a beaucoup d'histoires de fantômes pour cette région. Mais, je crois que tous les endroits ont des histoires et vous les trouverez si vous regardez. Beaucoup de gens, quand ils entendent parler de mon livre pour la première fois, me disent : "Je ne savais pas qu'Athens avait des fantômes ! " Ainsi, beaucoup de gens ici pensaient qu'Athènes n'avait pas non plus d'histoires. Si vous regardez, vous trouvez les histoires et vous pouvez ensuite les partager.

Maison du gâteau de mariage - Athens

 

Je travaille à plusieurs autres livres qui suivent le même format que Ghosts of Athens :

History and Haunting of Athens qui comprendra de nouvelles histoires de lieux dans la région d'Athens ;

Ghosts of Athens and Beyond avec de nouvelles histoires de lieux de Ghosts of Athens ; il sortira à l'automne 2022.

History and Haunting of North Georgia incluant de nouvelles histoires autour de la Géorgie du Nord comme Washington, Helen, Lexington et plus encore.

Je travaille également sur Ghosts of Asheville (Caroline du  Nord) : History and Haunting of Asheville . Cette ville a une énorme quantité d'activités et d'histoires effrayantes. Publication prévue en 2023

J'ai aussi récemment été embauchée pour une autobiographie fascinante, mais je ne peux pas vraiment en parler.

Maison Cobb - Athens

 

Trois amis ont apporté leur contribution à ce travail :

David :

"J'ai joué une douzaine de fois au Théâtre Morton. J'ai entendu parler du fantôme "Pink” qui hantait ce bâtiment mais je ne l'ai pas rencontré.

Ancien cimetière d'Athens

 

Deirdre

"Je vis à Athens depuis plus de 50 ans et je n'ai jamais entendu parler de fantômes dans cette région. Quand j'étais adolescente, nous pique-niquions au cimetière Oconee parce que c'est une jolie et tranquille place.

    Tracy est venue à la bibliothèque présenter son livre en 2019 : c'était un événement fort attendu. "

Ancien cimetière d'Athens

 

Nancy

"Je n'ai jamais rencontré de fantôme ni fait l'expérience d'une activité paranormale. Je trouve que c'est un sujet intéressant. J'aime écouter les histoires des autres. "

Ancien cimetière d'Athens

 

En savoir plus (tout en anglais !) : article - video

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28 août 2020 5 28 /08 /août /2020 13:46

1 -Finissons notre exploration du journal USA TODAY

Des raisons d'espérer

Conséquence positive inattendue : Les entreprises appartenant à des noirs voient une augment ation de leurs affaires.

Christian, la propriétaire d’un coffee-shop a vu « des commandes arriver les unes à la suite des autres, une augmentation de 225% depuis la fin mai », confie-t-elle au journal. « Les gens montrent ainsi leur support à la communauté noire en réponse à la violence policière ». Pour appuyer ce mouvement, de nombreuses listes d’affaires gérées par des noirs ont été publiées en ligne. Ces entrepreneurs voient avec intérêt cette tendance mais déplorent les circonstances dans lesquelles elles se sont manifestées.

Lois, fondateur d’une compagnie de salons de coiffure a vécu lui aussi ce même phénomène après que son affaire ait été inscrite dans une liste.

De son côté, la compagnie UberEats (livraison de repas) a commencé à renoncer aux frais de livraison lorsque les commandes sont faites auprès de restaurants dont les propriétaires sont noirs.

Le mouvement s’étend aux banques dirigées par des noirs : l’une d’elle, OneUnited, a dû ouvrir 40 000 nouveaux comptes le mois dernier.

Beau moment de fraternisation !

Beau moment de fraternisation !

Six compagnies arrêtent leur publicité sur Facebook

   Ces six compagnies (Eddie Bauer, The North Face, Patagonia, REI,  Mozilla, Upwork) prônent le boycott des publicités sur Facebook en vue de réduire les contenus violents et racistes de ce media social. Elles ont été rejointes par une centaine de compagnies plus petites.

Derrick Johnson, président de NAACP estime "qu'il est important de s'engager sur cette voie quand des plateformes comme Facebook n'ont pas de garde-fous".

Toutefois, Mari Smith, un expert de Facebook tempère : "Pour atteindre un réel changement sur Facebook, il faudrait que des milliers de marques fassent la même démarche pendant un mois ou plus."

Le Ku Klux Klan veille : "les nègres n'ont pas d'importance" !

Le Ku Klux Klan veille : "les nègres n'ont pas d'importance" !

Facebook en question

La semaine suivante, un long article revient sur la question et en particulier celle du comportement de Facebook,

Par exemple, une jeune militante a vu son compte suspendu 27 fois pour avoir posté contre le racisme.

Devant la menace du boycott, le président Mark Zuckerberg et son équipe ont rencontré des représentants des associations pour les droits civils. Parmi les demandes de ces derniers figurent :

- un audit sur les discours de haine et la désinformation sur Facebook ;

- le suppression de tous les discours de haine ainsi que des groupes qui les propagent ;

- le refus de passer de la publicité trop proche de discours haineux ;

- l'embauche d'un représentant des droits civils chargé d'évaluer les produits et la politique de Facebook par rapport à la discrimination et à la haine.

Ceci ne fait que reprendre les demandes déjà effectuées en 2016/17. Depuis, peu de signes de progrès ont été perçus...

Le problème n'est pas simple car la minorité noire est largement sous-représentée dans la totalité des employés de Facebook : 1025 sur 27 705 (moins de 4%). 

Beaucoup de militants se plaignent du fait que lorsqu'ils sont insultés sur Facebook, les contenus ne peuvent pas être retirés mais lorsqu'eux-mêmes retransmettent ces insultes, alors ces nouvelles publications, elles, le sont ! Pourtant, comme il le disent : Facebook est trop utile pour le quitter...

Les Lakers s'engagent sur la question de la justice raciale

https://img.over-blog-kiwi.com/0/55/44/57/20200727/ob_c1c59a_black-lebron-james.jpg#width=162&height=163LeBron James

Beaucoup de joueurs de cette équipe de basket-ball sont au centre de ce débat car ils sont les leaders de leur communauté. Certains se demandent s'ils rejoueront lorsque la saison reprendra. Bradley, l'un des leaders d'une coalition de joueurs demande que leur Fédération finance mieux les combats contre l'inégalité raciale et pour l’amélioration de la diversité raciale dans les bureaux d'accueil et les équipes d'entrainement.

Ces mêmes joueurs vont apporter une aide financière à des associations qui aident les jeunes des minorités à travers le sport et l'éducation.

Les basketteuses d'Atlanta s'engagent aussi !

Elles demandent la destitution de la copropriétaire de leur équipe au motif d'avoir refusé d'imprimer  le slogan "Black lives matter" sur leur maillot. 

Une solution : le départ ?

Ce n’est pas un phénomène nouveau : de grands noms de la littérature (James Baldwin), du cabaret (Joséphine Baker), des musiciens de jazz et des chanteurs de blues ont quitté le pays… Le chanteur Paul Robeson disait qu’en Russie, il s’était senti pleinement humain pour la première fois. Alors de nos jours ?

L’année de l’élection de Trump voyait une hausse de recherches sur Internet avec le mot « Blaxit »… Coïncidence ?

Après avoir connu des démêlés avec la police, Anthony et Okunimi décident de quitter le pays. D’autres noirs américains prennent également cette décision. Les destinations sont diverses : Allemagne, Trinidad, Ghana. Tous ont la même analyse ils se sentent coincés et sans pouvoir face au racisme persistant, à la brutalité de la police et à leurs difficultés économiques aux USA. 

Au Ghana, un programme encourage la diaspora africaine à revenir au pays. Kambon qui travaille pour celui-ci rejette les termes de « noirs américains » ou  « africain-américains » utilisés aux USA. Il ne retournera jamais dans ce pays. « J’ai décidé de ne plus être sous la férule de ces blancs qui, par caprice, décident de vous mettre en prison et donc que vous ne verriez plus votre famille pendant les dix prochaines années. »

Bien que le racisme ne soit pas absent en Allemagne, Baggette s’y sent mieux et en plus grande sécurité. Une étude de 2009 montrait que les noirs avaient 2,5 fois plus de chance ( ! ) d’être tués par la police que les blancs aux USA.

Springer, 50 ans, vit la même expérience en Angleterre et citant un professeur de sociologie de Manchester : « ici, le racisme est moins mortel que celui des USA. » Springer ne supporte plus son pays d’origine et est décidé à ne plus y retourner.

Drayton, qui vit à Trinidad déclare : « Aux States vos mains tremblent. Vous vous demandez quoi dire et si vous avez la bonne carte d’identité quand vous avez affaire à la police. Ce n’est pas le cas ici. »

Sienna confirme le propos, elle qui a fondé sa compagnie pour aider les femmes noires américaines à émigrer en Espagne.

Lakeshia ne dit pas autre chose au Ghana mais ajoute qu’elle a constaté avec plaisir que l’on peut vivre très bien dans ce pays.

Brown est déterminée à se rendre dans le sud de l’Europe pour bâtir un petit capital, chose quasiment impossible à atteindre aux USA pour les noirs contrairement aux blancs qui le transmettent de générations en générations : une étude de Pew Research estimait que la richesse moyenne des blancs était 10 fois supérieure à celle des noirs…

2 - Et pour finir, un extrait du Guardian Atlanta Week

En débat : le problème du monument confédéré dans le parc national de Stone Moutain

 

    Cette sculpture en pierre,  à même le piton volcanique de Stone Mountain, achevée en 1972, le plus grand mémorial de la Confédération, à 158 pieds de haut, est la plus grande de son genre dans le monde. Elle a été initiée par le Ku Klux Klan. Le propriétaire de la terre était un membre du Klan tout comme le sculpteur. 

   Le spectaculaire lasershow qui s'y déroule là est une célébration de la marque "America" avec son énorme projection vidéo 3D plus  grande que la Statue de la  Liberté, ses explosions de feu et une partition musicale entraînante. Les familles qui visitent ce parc, l’attraction touristique la plus populaire de Géorgie, viennent ici pour pique-niquer sur la grande pelouse et contempler le spectacle, qui est projeté directement sur le monument confédéré de Stone Mountain. Le spectacle se termine par les trois sculptures des dirigeants confédérés – les généraux Robert E Lee, Stonewall Jackson et le président confédéré Jefferson Davis – qui reprennent vie et « s’en vont » dans le ciel du soir.

 

Fin (sans doute provisoire de cette série d'articles)

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9 août 2020 7 09 /08 /août /2020 14:06

La mort de Georges Floyd, tué par un policier, étant récente, le journal USA TODAY a publié à partir du 24 juin 2020, des articles relatifs aux conséquences de cet évènement. Extraits ci-après.

Le slogan a été reproduit un peu partout (comme ici devant une maison particulière d'Athens) sous forme de peintures, graffiti, affiches...

Le slogan a été reproduit un peu partout (comme ici devant une maison particulière d'Athens) sous forme de peintures, graffiti, affiches...

Ainsi le quotidien titre en Une :

Les manifestations entrainent une vague de réformes politiques. 

Les pratiques de la police sont évaluées non seulement dans de grandes villes comme Los Angeles, Phoenix ou Houston mais aussi dans des centres urbains plus petits comme Cedar Rapids, Greensboro ou Albuquerque. La mort de Floyd ayant été provoquée par le poids d'un policier sur son cou pendant 9 minutes, tout le monde s'accorde pour bannir ce genre de traitement. Il est demandé aux autres policiers témoins de telles pratiques d'intervenir. S'ils ne le font pas, ils pourront être poursuivis. Sont donc bannies les pratiques d'étouffement et d'étranglement.

D'autres mesures visent à supprimer les fonds accordés à la police et à rendre son action  plus transparente (publication de rapports ou enregistrements des caméras personnelles). La ville de Washington va demander à ses policiers de se former aux questions du racisme et de la suprématie blanche. Des universités en Californie et Virginie vont revoir leurs programmes d'entrainement des policiers.

Des écoles suppriment leur contrat avec la police locale comme à Denver ou Minneapolis.

Lors d'une manifestation antiraciste, les opposants organisent la riposte.... pacifiquement !

Lors d'une manifestation antiraciste, les opposants organisent la riposte.... pacifiquement !

Des manifestants ayant essayé de renverser la statue du président Andrew Jackson* près de la Maison Blanche, Trump, qui n'est jamais en retard d'une bêtise, déclare qu'il va ordonner de longues peines de prison pour ces vandales, ces voyous, ces anarchistes et agitateurs. "Nous n'abattrons pas nos monuments", ajoute-t-il.

Partout dans le pays de tels actes se sont répétés. Pourtant depuis 2003, une loi punit la dégradation des plaques, monuments ou statues  de personnes ayant servi dans les forces armées.

* Ce président du 19 ème siècle est particulièrement connu pour son traitement sans pitié de la question indienne. Sa statue a échappé à la destruction grâce à l'intervention des services secrets et de policiers.

Statues confédérées : des panneaux publicitaires pour le racisme

Dans cet éditorial, Ken Paulson nous rappelle que les statues sont en train de tomber soit sous l'action des manifestants soit par décision des politiques locaux. Exemples avec la statue du général Albert Pike à Washington ou celle du président Jefferson Davis à Richmond. Le Kentucky, la Caroline du Nord et la ville de Houston sont en train d'enlever de leurs capitoles et parcs ces statues.

Toutefois si les statues sont protégées par le premier Amendement, on ne doit pas oublier ce qu'elles transmettent. Un an après la fin de la guerre, elles célébraient la perte de pères, fils ou frères pendant la guerre civile. Ce n'était pas une certaine nostalgie mais l'approbation d'un temps et d'une culture ou les Blacks étaient esclaves. Que dire du boom des érections 25/30 ans plus tard alors que les législateurs du sud votaient  les lois de Jim Crow pour limiter les droits des noirs Américains ? Que dire du même  pic dans les années 50 et 60 alors que le combat pour les droits civiques était à son apogée ? Ceux qui parlent "d'héritage" ignorent celui quasi universel des afro-américains réduits à l'esclavage par millions dans le sud. Ces monuments banalisent leurs peines, leur histoire et leur inquiétude par rapport au racisme actuel ou passé.

Dans la petite ville d'Elberton (une heure de route d'Athens), le soldat confédéré veille, l'arme au pied, le regard tourné vers le nord. On retrouve ce genre de monument à des centaines d'exemplaires dans le sud...

Dans la petite ville d'Elberton (une heure de route d'Athens), le soldat confédéré veille, l'arme au pied, le regard tourné vers le nord. On retrouve ce genre de monument à des centaines d'exemplaires dans le sud...

suite de l'article

Changer de commémoration pour changer d'idée

Partout dans le monde, des monuments tombent lorsque les régimes changent : pour mémoire, la statue de Saddam Hussein en 2003. En 1776, quelques jours après la déclaration d'Indépendance de l'Amérique, les rebelles de New York abattent la statue de George III. Si les valeurs de la société américaine changent, pourquoi certaines statues ne devraient-elles pas tomber ? Par ailleurs un point crucial sur les valeurs américaines actuelles est de savoir si nous pouvons prendre comme modèle le démantèlement de ces statues pacifiquement. Les vrais changements ne viennent pas brutalement.

Quand des législateurs refusent d'enlever ces monuments de soldats rebelles sous prétexte qu'ils témoignent simplement du passé. ils ne prennent pas connaissance qu'en fait c'était des panneaux publicitaire pour le racisme au XXème siècle !

En gardant ces monuments en 2020, malgré la peine qu'ils causent à de nombreux Américains, les personnes au pouvoir renforcent les messages de ces statues.

Prudence dans la destitution des anciens présidents

L'article fait référence à la décision de l'université de Princeton de retirer le nom de "Président Woodrow Wilson" de son école des relations internationales. Elle s'appuie sur le fait que celui-ci dans sa campagne présidentielle de 1912, avait l'habitude de "chauffer" les salles à l'aide d'histoires racistes que plus personne n'oserait raconter aujourd'hui. Il n'est pas le seul sous les projecteurs : actuellement Georges Washington, Thomas Jefferson, Andrew Jackson, Abraham Lincoln et Ulysse Grant sont les cibles de diverses attaques.

L'auteur de l'article suggère la prudence car les faits devraient être replacés dans leur contexte et non vus au prisme des idées actuelles. D'autre part, les "écarts" de ces anciens présidents doivent être évaluéen tenant compte de leurs actions positives. 

Jimmy Kimmel, un fameux présentateur de talk-show, suite à des plaintes, a dû s'excuser pour être apparu le visage noirci plusieurs décennies auparavant. "Depuis plus de vingt ans, j'ai évolué" confesse-t-il. Cet évènement intervient alors qu'un de ses confrères avait déjà effectué la même démarche.

A suivre

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31 juillet 2020 5 31 /07 /juillet /2020 14:26

Caroline Randall Williams, l’auteure de « Lucy Negro, Redux » et « Soul Food Love », est écrivaine en résidence à l’Université Vanderbilt (Nashville-Tennessee). Elle témoigne de sa situation personnelle pour le moins "ambigüe". Ecoutons-la :

"J’ai la peau de la couleur du viol. Ma noirceur brun-clair est un témoignage vivant des règles, des pratiques, des causes du Vieux Sud. Ma peau est un monument. Les confédérés morts sont honorés dans tout le pays avec des statues privées caricaturales, des monuments publics solennels et même dans les noms des bases de l’armée des États-Unis. Cela me fortifie et me réjouit d’assister aux protestations contre cette pratique et à la clameur croissante des fonctionnaires sérieux et non partisans pour y remédier. Mais il y a encore ceux — [les dirigeants du gouvernement] — qui ne peuvent pas comprendre la différence entre réécrire et recadrer le passé. Je dis  qu'il n’est pas question de refaire l’histoire mais d’ajouter une nouvelle perspective.

Je suis une femme noire du Sud et mes ancêtres masculins blancs immédiats étaient tous des violeurs. Mon existence même est une relique de l’esclavage et de Jim Crow. Selon la règle de l’hypodescence (pratique sociale et juridique attribuant à une personne génétiquement métisse la race avec le moins de pouvoir social), je suis la fille de deux noirs, la petite-fille de quatre noirs, l’arrière-petite-fille de huit noirs.

Remontez une génération de plus et ça devient moins simple et plus sinistre. Comme l’histoire familiale l’a toujours dit, et comme les tests ADN modernes l’ont prouvé, je suis le descendant de femmes noires qui étaient domestiques et d’hommes blancs qui les ont violées.

 C’est une vérité extraordinaire de ma vie : je suis biologiquement plus de la moitié blanche, et pourtant je n’ai pas de blancs dans ma généalogie. Pas de blancheur volontaire. Je suis à moitié blanche et rien de tout cela n’était consensuel. Les hommes blancs du Sud — mes ancêtres — ont pris ce qu’ils voulaient des femmes qu’ils n’aimaient pas, sur lesquelles ils avaient un pouvoir extraordinaire, puis n’ont pas reconnu leurs enfants.

Qu’est-ce qu’un monument si ce n’est un souvenir debout? Un artefact pour rendre tangible la vérité du passé. Mon corps et mon sang sont une vérité tangible du Sud et de son passé. Les Noirs d’où je viens appartenaient aux Blancs d’où je viens. Les Blancs d’où je viens se sont battus et sont morts pour leur cause perdue. Et je vous demande maintenant, qui ose me dire de les célébrer? Qui ose me demander d’accepter leurs statues équestres ?

Vous ne pouvez pas me rejeter comme quelqu’un qui ne comprend pas. Vous ne pouvez pas dire que ce n’était pas les membres de ma famille qui se sont battus et sont morts. Ma noirceur ne me met pas de l’autre côté de quoi que ce soit. Cela me place au cœur du débat. Je ne viens pas du Sud. Je viens des Confédérés. J’ai du sang bleu gris rebelle qui coule dans les veines. Mon arrière-grand-père Will a été élevé en sachant qu’Edmund Pettus était son père. Pettus, le général confédéré, le grand dragon du Ku Klux Klan, l’homme pour qui le pont du dimanche sanglant de Selma est nommé. Je ne suis donc pas une étrangère qui fait ces demandes. Je suis une arrière-arrière-petite-fille.

Et ici, je suis bien placée pour dire qu’il y a beaucoup de choses dans le Sud qui sont précieuses pour moi. J’enseigne et j’écris ici de mon mieux. Il y a, cependant, un modèle particulier de fierté du Sud qui doit maintenant, enfin, être pris en compte.

Ce n’est pas une fierté ignorante, mais une fierté provocante. C’est une fierté qui dit: « notre histoire est riche, nos causes sont justifiées, nos ancêtres sont irréprochables. » C’est un jeu de grandeur, si vous voulez, un souhait à nouveau pour un certain type de mémoire américaine. Un souvenir digne d’un monument.

Mais voici la chose : nos ancêtres ne méritent pas votre fierté inconditionnelle. Oui, je suis fière de chacun de mes ancêtres noirs qui ont survécu à l’esclavage. Ils ont gagné cette fierté reconnue par toute personne décente. Mais je ne suis pas fière des ancêtres blancs que je connais, en raison de mon existence même, d’être de mauvais acteurs.

Parmi les apologistes de la cause du Sud et de ses monuments, il y a ceux qui rejettent les épreuves du passé. Ils imaginent un monde de maîtres bienveillants et parlent avec des yeux brumeux de gentillesse, d’honneur et de la terre. Ils nient le viol dans les plantations ou l’expliquent de loin ou remettent en question le degré de fréquence avec lequel il s’est produit.

Pour ces gens, c’est mon privilège de dire que je suis la preuve. Je suis la preuve que quoi que le Sud ait pu être, ou pourrait se croire être, il était et est un espace dont la prospérité et le sens de la romance et de la nostalgie ont été construits sur la souffrance des noirs.

La version rêvée du Vieux Sud n’a jamais existé. Ici, tout monument dédié à cette époque dit la moitié d’une vérité au mieux. Les idées et les idéaux qu’il prétend honorer ne sont pas réels. À ceux qui ont embrassé ces illusions : il est maintenant temps de réexaminer votre position.

Soit vous avez été aveuglés par une vérité que l’histoire de mon corps vous oblige à voir, soit vous voulez vraiment honorer les oppresseurs au détriment des opprimés et vous devez enfin reconnaître votre investissement émotionnel dans un héritage de haine.

Quoi qu’il en soit, je dis que les monuments de pierre et de métal, les monuments de tissu et de bois, tous les monuments faits par l’homme, doivent tomber. Je défie tout Sudiste sentimental de défendre nos ancêtres devant moi. Je suis littéralement faite des raisons de les dépouiller de leurs lauriers."

Autre témoignage de valeur de Fannie Lou Hamer.

"Je ne veux pas que vous me disiez de retourner en Afrique, à moins que vous ne retourniez d’où vous venez. Un jour, j’ai reçu une note me disant de retourner en Afrique et depuis ce temps — cela fait trois fois par semaine que je le dis devant un public blanc — : « Nous allons conclure un marché : après avoir renvoyé tous les Coréens en Corée, les Chinois en Chine, le peuple juif à Jérusalem et avoir redonné aux Indiens leurs terres, vous montez sur le Mayflower d’où vous venez'... Nous sommes tous ici sur des terres empruntées. Nous devons comprendre comment nous allons faire les choses bien pour tous les gens de ce pays. »

A suivre

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22 juillet 2020 3 22 /07 /juillet /2020 18:22

    Le récent décès d'un noir américain causé par un policier a relancé le débat. Le sujet est particulièrement sensible et n'étant pas journaliste, je me contenterai dans la première partie, de posts relevés sur Facebook en quelques semaines.

Bataille autour des symboles

1/ Illustration avec cet article de Associated Press du 26-09-2011.

En Caroline du Sud, la propriétaire d'une maison a dressé devant celle-ci un mat au sommet duquel elle a fait flotter le drapeau de la Confédération. Provocation, maladresse ou ignorance ? La maison se situe dans un quartier historiquement noir comme son voisin. Celui-ci, se sentant outragé, dresse à son tour le drapeau de l'Union. 70 personnes appelées à la rescousse défilent devant la maison en chantant des airs de l'époque de Martin Luther King. La brave dame est soutenue de son côté par 30 supporters dans son jardin, agitant le drapeau confédéré... Les voisins collectent de l'argent pour bâtir des palissades. Les touristes passent au ralenti devant la maison pour observer la scène. Depuis, il semble que la situation se soit apaisée...

En Caroline du Sud, le drapeau de la Confederation flottait sur le dôme de la chambre des représentants depuis 1960 (centenaire de la guerre civile) jusqu'en 2000 où ceux-ci décidaient de le mouvoir sur un monument confédéré proche.

« Notre peuple combat pour maintenir la suprématie divine de l'homme blanc sur la race inferieure, celle de couleur. Comme emblème national, le drapeau de la Confédération représente notre cause supérieure, la cause d'une race supérieure". William T. Thompson, dessinateur du drapeau confédéré.

« Notre peuple combat pour maintenir la suprématie divine de l'homme blanc sur la race inferieure, celle de couleur. Comme emblème national, le drapeau de la Confédération représente notre cause supérieure, la cause d'une race supérieure". William T. Thompson, dessinateur du drapeau confédéré.

Suzen, qui a publié ce post sur Facebook, ajoute ironiquement : "Si confusion il y avait... ceci sort tout droit de la bouche du cheval".

NDLR : La dernière partie est une expression familière pour signifier que celui qui le dit peut-être cru…

2 / La lycéenne de droite, sportive maintes fois récompensée, demande à son lycée (Lee) de changer de nom.  Dans une récente lettre à la commission scolaire, elle a écrit qu'elle ne porterait plus le maillot de l'école, arborant la mention «Tyler Lee». (Tyler est le comté de son lycée).

2 / La lycéenne de droite, sportive maintes fois récompensée, demande à son lycée (Lee) de changer de nom. Dans une récente lettre à la commission scolaire, elle a écrit qu'elle ne porterait plus le maillot de l'école, arborant la mention «Tyler Lee». (Tyler est le comté de son lycée).

Dernièrement, des dizaines de manifestants se sont rassemblés,pour soutenir la demande, devant le bureau administratif du district scolaire alors que la commission scolaire tenait une réunion à l'intérieur.

Dernièrement, des dizaines de manifestants se sont rassemblés,pour soutenir la demande, devant le bureau administratif du district scolaire alors que la commission scolaire tenait une réunion à l'intérieur.

3/ C’est beau et brillant! Harriet Tubman projeta sur un monument confédéré vénérant Robert E. Lee à Richmond, en Virginie. La projection montre la citation légendaire de Tubman : « L’esclavage est proche de l’enfer. »

3/ C’est beau et brillant! Harriet Tubman projeta sur un monument confédéré vénérant Robert E. Lee à Richmond, en Virginie. La projection montre la citation légendaire de Tubman : « L’esclavage est proche de l’enfer. »

Combat contre les dangers potentiels

Devant la porte de cet homme, un paquet a été délivré à la mauvaise adresse. Bien sûr, il serait simple de le porter quelques maisons plus loin à celui à qui il est destiné. Pourtant il n'en fera rien car... il est noir ! Il n'enverra pas non plus son fils. Stupide me direz-vous ? 

Voici ce qu'en dit cet homme :

« Nous sommes noirs et il est extrêmement dangereux d'envoyer un de nos garçons à la maison d'une famille que nous ne connaissons pas dans un quartier à majorité blanche. Pourquoi ? Parce qu'il y a une chance qu'un de nos voisins voie le garçon comme une menace et appelle la police voire sorte son fusil. C'est ce qui est arrivé à un jeune noir qui avait raté le bus  et qui marchait vers l'école. S'étant perdu et se dirigeant vers une maison pour demander la direction, le propriétaire, convaincu qu'il venait le tuer, sortit alors son fusil et ouvrit le feu. C'est pourquoi ce p.... de paquet restera devant ma porte jusqu'a ce que UPS vienne le chercher. Voilà ce que c'est que d'être noir dans l'Amérique "post raciale" »

Reconnaissance de la communauté noire

1/ Aux USAle mois de février est dédié officiellement à l'histoire de la communauté noire. A Carrollton, la bibliothèque organise chaque année une exposition en relation avec celle-ci.

 

Voir article d'Americano

 

2/ Un artiste de rue dessine une œuvre d’art : «l’invisibilité de la pauvreté ». Un chef-d’œuvre.

2/ Un artiste de rue dessine une œuvre d’art : «l’invisibilité de la pauvreté ». Un chef-d’œuvre.

3/ Le département de l’Éducation de l’Oklahoma ajoute pour la première fois le massacre de Tulsa en 1921 à son programme d’études. Jusqu’à présent, les leçons sur le massacre ont été incohérentes - certaines écoles l’ont enseigné, d’autres non. 

Tulsa 1921

Tout a commencé le 31 mai de la même année, lorsque des rumeurs ont circulé selon lesquelles un homme noir nommé Dick Rowland avait agressé sexuellement une femme blanche, Sarah Page, dans un ascenseur. Les Blancs assiègent le quartier noir de Greenwood, bouclant ses frontières pour que les Noirs aient du mal à évacuer et à tirer sur ceux qui les avaient piégés. Ils ont mis le feu à environ 40 blocs de maisons et d’entreprises, incendiant des bâtiments du sol tout en utilisant des avions pour bombarder Greenwood du ciel. Quarante-huit heures plus tard, plus de 300 Noirs étaient morts et 10 000 autres restaient sans abri.

 

4/ Laurel, Mississippi est le foyer d’un peu plus de 18.000 personnes dont 61% d’entre elles sont noires. Mardi, le maire de la ville, Johnny Magee, a publié un décret historique pour retirer le drapeau de l’État des propriétés du gouvernement de la ville de Laurel, un moment qui l’a ému aux larmes.  Dans un État qui a déclaré autrefois sa position officielle comme "complètement identifiée à l’institution de l’esclavage- le plus grand intérêt matériel du monde, » et énuméré comme l’une de ses raisons pour rejoindre la Confédération le fait que l’Union "préconise l’égalité des nègres, socialement et politiquement, » la suppression d’un symbole de la lutte pour asservir les Noirs est une grosse affaire.

4/ Laurel, Mississippi est le foyer d’un peu plus de 18.000 personnes dont 61% d’entre elles sont noires. Mardi, le maire de la ville, Johnny Magee, a publié un décret historique pour retirer le drapeau de l’État des propriétés du gouvernement de la ville de Laurel, un moment qui l’a ému aux larmes. Dans un État qui a déclaré autrefois sa position officielle comme "complètement identifiée à l’institution de l’esclavage- le plus grand intérêt matériel du monde, » et énuméré comme l’une de ses raisons pour rejoindre la Confédération le fait que l’Union "préconise l’égalité des nègres, socialement et politiquement, » la suppression d’un symbole de la lutte pour asservir les Noirs est une grosse affaire.

Magee, le maire, a déclaré que ce drapeau est un symbole de division et de transgressions raciales, "nullement ce qui représente les idéaux et les principes de notre grande nation, notre fier État et notre ville dynamique. »

  5/ Il y a 20 ans, le révérend David Kennedy a combattu le Ku Klux Klan et a gagné. Il s'est battu toute sa vie contre l’injustice à travers l’Amérique. Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de rester ferme contre la haine, peu importe d’où elle vient. A Laurens (Caroline du Sud) une organisation (The Echo Project) s’emploie à rénover un ancien musée du KKK pour en faire un centre de diversité, de guérison et de justice.

5/ Il y a 20 ans, le révérend David Kennedy a combattu le Ku Klux Klan et a gagné. Il s'est battu toute sa vie contre l’injustice à travers l’Amérique. Aujourd’hui plus que jamais, il est essentiel de rester ferme contre la haine, peu importe d’où elle vient. A Laurens (Caroline du Sud) une organisation (The Echo Project) s’emploie à rénover un ancien musée du KKK pour en faire un centre de diversité, de guérison et de justice.

6/ Une autre relique persistante de l’ère Jim Crow a été arrachée du sol cette semaine dans une petite ville de l’est du Texas.

Les équipes municipales ont déterré une clôture entre deux cimetières adjacents mais séparés historiquement noirs et historiquement blancs à Mineola, à environ 75 milles à l’est de Dallas.

Le projet d’enlèvement a commencé par une cérémonie mercredi matin et devrait prendre quatre jours, a déclaré David Collett, président de Cedars Memorial Garden, le cimetière historiquement réservé aux tombes des Blancs.

Publié le 16 juillet 2020 dans Tyler Morning Telegraph

7/ The Brave Writers est un programme d’aide à l’écriture destiné aux familles. Il publie un article de l’écrivaine Carlyn Beccia qui préconise de ne plus utiliser certaines expressions ou mots à caractère raciste. Beaucoup ne pouvant être traduits fidèlement, je me contenterai d’un seul exemple qui peut facilement se comprendre en français. Extrait :

Carlyn Beccia

   

    « Dans une interview à la radio, l’intervieweur m’a demandé où je trouvais ces idées sombres pour mes livres. J’ai répondu: « j'ai toujours aimé l’humour noir. » Un auditeur a entendu mon commentaire et m’a écrit un courriel. Sa demande était simple — s’il vous plaît cesser d’utiliser des expressions racistes comme « humour noir. »

             Quand j’ai reçu cet e-mail, plusieurs émotions me venaient à l’esprit. Ma première réaction a été de ressentir de la honte. Ma deuxième réaction a été le déni. Mais ma dernière était la plus insidieuse... Quand le terme « humour noir » est-il devenu raciste ?

     La raison pour laquelle ma dernière réaction était inexcusable est qu’il ne suffit plus de plaider l’ignorance. Etre daltonien à notre époque n’est plus de mise. Il n’appartient pas aux gens de couleur d’éduquer les blancs sur les micro-agressions qu’ils éprouvent quotidiennement.

Les micro-agressions sont des interactions ou des conversations qui communiquent un préjugé à des groupes historiquement marginalisés. Un exemple courant de micro-agression :  « Est-ce que ce sont vos vrais cheveux ? ». Les micro-agressions peuvent être intentionnelles ou non intentionnelles. Et malgré la partie « micro » du nom, elles peuvent avoir des effets considérables et durables. Beaucoup d’idiomes quotidiens peuvent également être ressentis comme des micro-agressions par des personnes différentes (race, orientation sexuelle, religion, handicap). Peut-être pas toutes mais trop quand même. »

Dans les quelques exemples ci-dessus, la plupart des ingrédients du problème sont présents : racisme, pauvreté, ignorance. Malgré des efforts ponctuels, majoritairement symboliques,  au gré des évènements dramatiques, la question n'est pas traitée en profondeur. Hélas, il semble que nous ayons affaire à un effet soufflé. Sous le coup de l'émotion, celui-ci se gonfle pour retomber peu après. Pour être plus complet, il faudrait ajouter des articles du même type concernant les Natives (Indiens d’Amérique)  et les Latinos comme on les appelle ici (Mexicains et autres gens d'Amériques centrale et du sud) ...

A suivre

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1 mai 2019 3 01 /05 /mai /2019 14:49

  Il serait faux de dire que l'incendie ayant affecté le célèbre monument a laissé indifférents les Américains. Premièrement, qu'on le veuille ou non, l'histoire a tissé des liens profonds entre les deux pays. Un évènement de cette dimension ne pouvait que trouver de l'écho ici. Par ailleurs, beaucoup sont allés à Paris (l'une de leurs destinations principales avec les plages du débarquement en Normandie et la Provence). La plupart a visité l'édifice et en déplore la destruction partielle.

Trois exemples personnels m'ont particulièrement touché.

 

Mon ami Woody qui a travaillé maintes fois en France avec ses étudiants (article à suivre) connait bien Paris et fera une contribution financière à la Fondation du Patrimoine.

Le quotidien USA TODAY dont j'ai tiré toutes les illustrations de cet article, en fait sa Une avec le titre "A matter of life" (Une question de vie). Celle-ci se prolonge en page intérieure.

Le quotidien USA TODAY dont j'ai tiré toutes les illustrations de cet article, en fait sa Une avec le titre "A matter of life" (Une question de vie). Celle-ci se prolonge en page intérieure.

 Un article sur une autre page nous livre le point de vue de Stuart Richardson : "As a tour guide, I ignored Notre Dame" (En tant que guide, j'ai ignoré Notre Dame).

Dernier exemple de l'émotion soulevée ici avec Deirdre, notre bibliothécaire, qui, le lendemain, me transmettait un magnifique poème dédié à Paris qu'elle avait trouvé la veille dans un livre à mon intention sur les pionniers. L'auteure, Willa Cather, est une deuxième Laura Ingalls (voir article récent), peut-être moins connue mais dont l'œuvre est tout aussi digne d'intérêt.

Paris

Behind the arch of glory sets the day;

The river lies in curves of silver light,

The Fields Elysian glitter in a spray

Of golden dust; the gilded dome is bright,

The towers of Notre Dame cut clean and gray

The evening sky, and pale from left to right

A hundred bridges leap from either quay.

Pillared with pride, the city of delight

Sits like an empress by her silver Seine,

Heavy with jewels, all her splendid dower

Flashing upon her, won from shore and main

By shock of combat, sacked from town and tower.

Wherever men have built hall or fane

Red war hath gleaned for her and men have slain

To deck her loveliness. I feel again

That joy which brings her art to faultless flower,

That passion of her kings, who, reign on reign,

Arrayed her star by star with pride and power.

Sensible à sa construction poétique, j'ai essayé d'en rendre l'esprit, en alexandrins. 

Paris

Sous l'Arc de Triomphe, s’est endormi le jour ;

En courbes argentées, le fleuve se prélasse.

Des Champs Elysées monte une poussière d'or.

Le dôme doré brille, le ciel du soir est

Découpé net et gris par les tours de Notre Dame.
Par-dessus les quais, cent ponts pâles sautent.
Fière sur ses piliers, la ville des délices
Sur la Seine, trône comme une impératrice,
Alourdie de bijoux par sa splendide dot,
Sur elle clignotant. Elle a gagné la rive

Et la terre ferme sous le choc du combat

En saccageant villes, châteaux et leurs donjons.
Quel que soit les lieux que les hommes aient construit,

Salles ou temples, du sang a coulé pour elle.

Des hommes ont tué pour orner sa beauté.

Je ressens encore cette joie de son art

Telle une fleur sans faille, les rois passionnés

De règnes en règnes, fièrement, puissamment.

L’ont ainsi arrangé, étoile par étoile.

 

 Un grand merci à Marie-Claude pour sa relecture du poème !

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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 14:06

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30 ans après avoir participé à un échange de lycéens, Alain, de nationalité belge, est revenu en Géorgie. Cessany était alors dans la même classe que lui.

Ecoutons notre homme du jour.

J'ai obtenu mon diplôme de l'école secondaire en Belgique avant de venir en Géorgie et de refaire cette année (1983/84). Cela m'a permis d'être plus sélectif sur les classes que j’ai choisies : celles que je n'avais pas (ou ne pouvais pas) suivre en Belgique comme l'art, le jeu théâtral et la construction de décors mais aussi des cours d'informatique, d’anglais, d’espagnol, d’histoire américaine. A la fin, j’ai donc été diplômé de nouveau, cette fois de Northside High School (Lycée de Warner Robins, Ga).

J'ai obtenu mon diplôme de l'école secondaire en Belgique avant de venir en Géorgie et de refaire cette année (1983/84). Cela m'a permis d'être plus sélectif sur les classes que j’ai choisies : celles que je n'avais pas (ou ne pouvais pas) suivre en Belgique comme l'art, le jeu théâtral et la construction de décors mais aussi des cours d'informatique, d’anglais, d’espagnol, d’histoire américaine. A la fin, j’ai donc été diplômé de nouveau, cette fois de Northside High School (Lycée de Warner Robins, Ga).

Bill, professeur d'histoire américaine et père de Cessany, Alain et Cessany : retrouvailles émouvantes et visite  au lycée...

Bill, professeur d'histoire américaine et père de Cessany, Alain et Cessany : retrouvailles émouvantes et visite au lycée...

Pour ce qui est de voyager, j'ai eu de la chance. Mon père était pilote de ligne et il a trouvé qu’il était de son devoir d’emmener sa famille partout dans le monde dans le cadre de notre éducation. Nous avons été très chanceux de voyager beaucoup en Afrique, un très beau continent avec certains des plus beaux sites naturels et parcs sauvages. Visiter des pays étrangers et d’autres cultures ouvre votre esprit et vous rend plus respectueux et reconnaissants pour les choses que vous avez vous-même et vous permet de comprendre que, dans ce monde, tout n’est pas donné pour acquis. Nous essayons de faire la même chose avec nos enfants ces jours-ci.

Lhassa, Krista, Noumea et Alain. Nos deux jeunes demoiselles ont déjà voyagé : leur prénom en est la preuve...

Lhassa, Krista, Noumea et Alain. Nos deux jeunes demoiselles ont déjà voyagé : leur prénom en est la preuve...

Je voulais vivre avec d'autres personnes, découvrir une autre culture, parler une autre langue. Comme la vie est pleine de surprises, vivre une expérience aussi intéressante vous rend plus adaptable aux changements et aux échecs qui peuvent survenir dans la vie. J’ai pu faire l’expérience de vivre avec une famille étrangère et partager leur hospitalité et leur gentillesse. Trente ans après, je suis toujours en contact avec ma famille d’accueil et je corresponds toujours par e-mail avec des amis. Bien sûr, le "Web" a facilité beaucoup ces contacts via Facebook et Skype.

Courte visite à l'hôpital de Carrollton. Déjà malade ? Non ! Randy, médecin au service de cancérologie a spontanément arrêté ses consultations à l'annonce du visiteur ! C'est dire...

Courte visite à l'hôpital de Carrollton. Déjà malade ? Non ! Randy, médecin au service de cancérologie a spontanément arrêté ses consultations à l'annonce du visiteur ! C'est dire...

Alain, un bel échange

Je pense que ce voyage a été particulièrement gratifiant sur ​​le plan humain. Il est tout à fait unique d’être, trente ans plus tard, encore en contact avec sa famille d'accueil. J'ai la chance de l'avoir vue en plusieurs occasions, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis. La différence cette fois, c'est que j'ai été en mesure d'amener toute la famille aux États-Unis. Je voulais montrer aux filles ce qu'est un an à l'étranger. Je leur ai montrées le lycée où je suis allé, les ai présentées à beaucoup d'amis. J'ai pris le temps de partager des moments précieux avec ma famille d'accueil qui, après avoir quitté Warner Robins, Géorgie s’est installée à Melbourne, en Floride. Professionnellement parlant, je pense que "rafraîchir » son anglais de temps en temps ne fait pas de mal, bien au contraire. Reste à savoir si "rafraîchir son argot du sud " est aussi un avantage...

Alain et sa famille d'accueil

Alain et sa famille d'accueil

J’ai rendu visite à ma famille d'accueil à plusieurs reprises depuis ma sortie du lycée ; comme ils étaient militaires d’active, j’ai visité d'autres Etats comme l'Ohio et la Floride. Au cours des cinq dernières années, ils sont venus en Belgique et dans les pays voisins à deux reprises. Ce fut une bonne occasion pour moi de leur servir de guide et faire quelque chose pour eux en retour. Avant, le téléphone et le courrier étaient les moyens de rester en contact. Dernièrement, les choses ont changé ; Internet et Facebook ont remplacé les lettres mais pas les appels téléphoniques.

Retrouvaille avec les professeurs d'art : Jimmy et Peggy. C'est avec eux qu'Alain a fait les décors de plusieurs pièces de théâtre pendant son année...

Retrouvaille avec les professeurs d'art : Jimmy et Peggy. C'est avec eux qu'Alain a fait les décors de plusieurs pièces de théâtre pendant son année...

Excepté le fait que nous avons tous un peu vieilli, peut-être pris quelques kilos et changé notre coupe de cheveux de façon drastique, les choses sont encore à peu près les mêmes pour la Géorgie décontractée. La plupart des amis ont eu des enfants qui sont parfois bien au-delà l'école secondaire et beaucoup plus grand que nous ne l'étions. Ah oui, en passant, les cookies au chocolat n'ont pas changé et sont toujours aussi bons.

Alain, un bel échange
Cours d'art dramatique 1983/84, Northside High School

Cours d'art dramatique 1983/84, Northside High School

Au retour de ce voyage, je retiens que l'amitié est un grand cadeau que vous devez chérir. Je pense vraiment que les programmes d'échange où les gens de différents milieux, différentes origines, langues, religions, opinions politiques se rencontrent et interagissent, sont un excellent moyen de promouvoir la paix entre les peuples de différentes nations. Et vous pouvez parier que ce monde a besoin d'un peu de compréhension !

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15 novembre 2013 5 15 /11 /novembre /2013 16:42

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Américano : Ton séjour en URSS a vraiment marqué Hergé : on dirait une réunion du Soviet Suprême avec le chef sur une estrade, le discours interminable, les membres du Parti faisant la claque dans la salle...

Américano : Ton séjour en URSS a vraiment marqué Hergé : on dirait une réunion du Soviet Suprême avec le chef sur une estrade, le discours interminable, les membres du Parti faisant la claque dans la salle...

Tintin en Amérique : le retour VII (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Américano : De mieux en mieux ! Te voila comparé au Chevalier Bayard !

Tintin : Au cours de mon séjour, je me suis aperçu que les Américains adorent glisser des expressions françaises : "C'est la vie !", "Voilà " "Comme-ci, comme-ca". Je pense que c'est un moyen de te faire honneur... et de créer de la complicité en montrant une certaine érudition.

Milou : Je commençais de m'ennuyer sérieusement !

Américano : Je trouve que souvent les Américains ont ce côté pompeux (pompant pour moi..) fait de cérémonies, de parades, de remises de médailles. Les premiers temps où j'habitais ici, j'avais l'impression de retrouver la France de mon enfance....

Tintin en Amérique : le retour VII (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Américano : Et on continue ! Je me suis étonné d'être appelé "Sir" alors que je ne n'ai pas de titre honorifique particulier. Je trouve drôle également que les Américains qui se sont libérés du joug anglais aient gardé un certain nombre de leurs traditions.

Tintin : Oui c'est leur côté "Vieille France" !

Tintin en Amérique : le retour VII (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Tintin : Beaucoup de choses étaient truquées à cette époque aux USA...

Américano : Oui et le sport n'y avait pas échappé. La mafia organisait des combats de boxe truqués. Il semble qu'Hergé ait été bien au courant de l'actualité puisqu’au moment de la rédaction de ton voyage, la presse se faisait l'écho de gros soupçons (avérés après-coup) sur l'authenticité de combats menés par Primo Carnera.

Américano : Le "boxeur" Primo Carnera, une carrière aux mains de la mafia qui a ensuite inspiré le très beau film "Plus dure sera la chute".

Américano : Le "boxeur" Primo Carnera, une carrière aux mains de la mafia qui a ensuite inspiré le très beau film "Plus dure sera la chute".

Tintin en Amérique : le retour VII (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Tintin : Pas mal mon "strike", hein ?

Américano : Bravo Tintin, en vrai boy-scout, tu as utilisé toutes les ressources à ta disposition pour venir à bout de ces criminels. Pas étonnant que tu te sois servi du bowling aux USA puisque c'est là qu'il a été inventé ! Les premières règles standardisées ont été édictées à New York le 9 septembre 1895.

Tintin en Amérique : le retour VII (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Tintin : Les Américains m'ont bien remercié !

Américano : Ils adorent les "parades" ! C'est leur manière de fêter les héros. A Carrollton, par exemple, on célèbre tous les ans Martin Luther King avec... une parade. Tu jetteras un coup d'œil au blog, sur le sujet, à ton retour.

Américano : De haut en bas : Martin Luther King Day à Carrollton, Test Day à l'école élémentaire, July 4th, Home Coming du lycée
Américano : De haut en bas : Martin Luther King Day à Carrollton, Test Day à l'école élémentaire, July 4th, Home Coming du lycée
Américano : De haut en bas : Martin Luther King Day à Carrollton, Test Day à l'école élémentaire, July 4th, Home Coming du lycée
Américano : De haut en bas : Martin Luther King Day à Carrollton, Test Day à l'école élémentaire, July 4th, Home Coming du lycée

Américano : De haut en bas : Martin Luther King Day à Carrollton, Test Day à l'école élémentaire, July 4th, Home Coming du lycée

Tintin en Amérique : le retour VII (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Tintin : Les amis, il faut que je vous quitte car on m'attend. Il paraitrait que le Capitaine Haddock va enfin épouser la Castafiore. Ils auront pris leur temps !

Américano : Meilleurs vœux aux jeunes mariés. J'espère que tu garderas un bon souvenir de ton séjour ici. Tu vas bénéficier du tout nouvel aérogare international : tu es toujours un sacré veinard. Entre nous, ton voyage va être un peu plus rapide que le précédent. Les 6 heures de décalage horaire (jet lag) ne devraient pas te poser problème très longtemps car tu es resté jeune....

Tintin en Amérique : le retour VII (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Américano : Dernière question avant de nous quitter : Hergé ne travaillait pas pour la NSA par hasard car ton paquebot ressemble fort au Normandie qui était en construction juste au moment de l'écriture de ton article ? Un peu plus et tu aurais pu participer à l'attribution du célèbre Ruban Bleu qui récompensait le transatlantique ayant battu le record de la traversée de l'océan...

Tintin en Amérique : le retour VII (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Tintin : Au lieu de dire des âneries, viens donc me faire un dernier hug ! Je vais aussi en profiter pour faire la bise à ton adorable compagne.

Cessasy soupirant : How sweet you are !

Américano : Farewell Tintin et merci pour tout !

Américano : Avant de refermer cette longue suite d'articles, je tiens à remercier tous les contributeurs d'Internet à qui j'ai beaucoup emprunté ( USA, Tintin, Hergé) et le Hors-série du magazine Le Point pour son numéro consacré aux Personnages de Tintin.

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7 novembre 2013 4 07 /11 /novembre /2013 08:10
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Cessany : Tintin, tu as raconté des lettuces* à Hergé parce qu'ici, on ne trouve pas de châteaux comme ca...

Tintin rougissant légèrement : j'ai peut-être un peu exagéré mais mon dessinateur adorait ça...

Américano : Nous n'avons pas trouvé de châteaux-forts par contre des châteaux inspirés de ceux de la Loire ou de la Toscane.

*salade en anglais

De haut en bas : Hills and Dales (GA), Biltmore (NC)
De haut en bas : Hills and Dales (GA), Biltmore (NC)

De haut en bas : Hills and Dales (GA), Biltmore (NC)

Tintin en Amérique : le retour VI (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Américano : Très drôle ce recyclage ! Je ne sais pas si Hergé faisait de l'humour gratuit ou s'il était encore tout imprégné par ton récent voyage au pays des soviets...

Tintin : Peut-être un peu les deux. Il faut dire que dans ce dernier, il y avait pas mal d'aberrations de ce genre !

Cessany : Ici, on n'a pas de communistes !

Christian : Du calme Cessany, on sait... Tu pourrais nous dire si, de nos jours, on continue ce genre de recyclage ?

Cessany : Oh, yes, indeed ! Maintenant l'usine Southwire récupère tous les appareils électroménagers et il vient de s'ouvrir un entrepôt qui, lui, reprend tous les métaux. De notre côté, nous recyclons tout à la maison.

Américano : Quelques exemples de recyclage local
Américano : Quelques exemples de recyclage local
Américano : Quelques exemples de recyclage local
Américano : Quelques exemples de recyclage local
Américano : Quelques exemples de recyclage local

Américano : Quelques exemples de recyclage local

Tintin en Amérique : le retour VI (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Tintin : J'avais de la peine à en croire mes yeux ! Je croyais que c'était plutôt dans les usines automobiles que l'on pratiquait le travail à la chaine.

Américano : Bien sûr mais c'est dans les abattoirs de Chicago que l'on a développé cette technique qu'Henri Ford a repris et poursuivi.

Tintin : Au départ, c'était sympathique cette visite guidée...

Américano : Oui, les dirigeants des usines ont pensé que, pour améliorer leur image de marque, il fallait les ouvrir au grand public.

Tintin en Amérique : le retour VI (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Tintin : Tu vois, à l'époque, Hergé s'interrogeait déjà sur la qualité de la nourriture !

Américano : On continue de nos jours avec l’emploi des OGM, des pesticides, des engrais, l'arrivée d'une pollution massive. Il y a bien à Carrollton quelques paysans essayant de lancer une agriculture plus respectueuse de l'environnement, du consommateur mais c'est une goutte d'eau dans le vase. J'y ai déjà consacré plusieurs articles.

Américano : Le très grand nombre de chaines de restauration rapide n'a surement pas amélioré les choses. Ci-dessus un petit aperçu...
Américano : Le très grand nombre de chaines de restauration rapide n'a surement pas amélioré les choses. Ci-dessus un petit aperçu...
Américano : Le très grand nombre de chaines de restauration rapide n'a surement pas amélioré les choses. Ci-dessus un petit aperçu...
Américano : Le très grand nombre de chaines de restauration rapide n'a surement pas amélioré les choses. Ci-dessus un petit aperçu...
Américano : Le très grand nombre de chaines de restauration rapide n'a surement pas amélioré les choses. Ci-dessus un petit aperçu...
Américano : Le très grand nombre de chaines de restauration rapide n'a surement pas amélioré les choses. Ci-dessus un petit aperçu...
Américano : Le très grand nombre de chaines de restauration rapide n'a surement pas amélioré les choses. Ci-dessus un petit aperçu...

Américano : Le très grand nombre de chaines de restauration rapide n'a surement pas amélioré les choses. Ci-dessus un petit aperçu...

Cessany : Mais c'est comme en France ! Chaque fois que j'y vais, il y a une grève ! Là, c'était le train, en juin à Moulins (Allier).

Cessany : Mais c'est comme en France ! Chaque fois que j'y vais, il y a une grève ! Là, c'était le train, en juin à Moulins (Allier).

Tintin en Amérique : le retour VI (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Américano : N'exagérons rien ! A l'époque du voyage de notre ami, il y avait une forte tradition syndicale dans les usines en Amérique : vous l'avez perdue, dommage. Sais-tu que vous nous avez donné le 1er mai à la suite d'une manifestation durement réprimée chez vous ayant fait plusieurs morts ? Votre Labor Day n’a pas de rapport avec cette commémoration !

Tintin en Amérique : le retour VI (Pour les enfants de 7 à 77ans)

Américano : J'aime bien cet humour d'Hergé qui se cache souvent dans les détails. Par ailleurs, je constate qu'il poursuit la même idée sur plusieurs pages...

Tintin : Peut-être qu'il a voulu insister sur l'importance économique pour le pays que représentaient ces abattoirs. Ils étaient reliés par le train à toute l'Amérique et donnaient du travail à des centaines de milliers de personnes (usines, éleveurs, fermiers, cheminots...).

Pour la suite, il vous faudra attendre une semaine amis tintinophiles !

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