Depuis un peu plus d'un an, je me rends chaque semaine à environ deux kilomètres de Winterville dans une ferme bio (ici, on dit "organic") pour y recevoir un sac de fruits et légumes. Nous sommes très satisfaits de ce service : les produits sont de qualité, frais et diversifiés. La ferme étant en fonctionnement depuis 2000, Celia (ci-dessous) et son équipe ont eu le temps de faire plein d'expérimentations... Les clients comme nous, répartis sur Athens et Atlanta, représentent environ 20% du chiffre d'affaires de la ferme. Celia, la gérante, a bien voulu me faire visiter : alors suivons le guide !
Un peu à l'écart des champs se trouve le verger de myrtilles. Nous sommes en janvier et il est temps de tailler les arbrisseaux.
Autre fruit produit par la ferme ; les muscadines, variété de raisin sauvage. C'est très bon mais il ne faut surtout pas essayer de manger les pépins et la peau. Des viticulteurs produisent en Georgie un très bon vin dont le goût me rappellerait celui du vin cuit.
Bien que ce ne soit pas ma spécialité, il y a un petit problème de taille avec les figuiers mais voir ci-dessous la question de la main d'œuvre...
De manière à être la plus autonome possible, la ferme produit son propre compost. Ci-dessus une rangée en cours d'élaboration.
On compte environ 2 ans pour assurer une bonne décomposition. Les apports sont les rejets de la ferme. Des fermes alentour apportent aussi les leurs. J'ai proposé de donner toutes les feuilles tombées de nos arbres : elle était d'accord avec cette idée à condition que je fasse l'apport car envoyer un employé reviendrait trop cher. Elle est très vigilante sur cette question car d'après elle, les coûts salariaux représentent 60% du budget de la ferme. Pour information, Celia est assistée de deux aides et six ouvriers agricoles soit 4 hommes pour 5 femmes.
Des cultures de couverture (avoine, trèfle...) sont plantées pour fertiliser les sols de manière naturelle.
Pour compléter son autonomie, la ferme, dans cette serre, produit ses semis. Au moment propice, ils seront transplantés dans d'autres serres ou en plein air. L'autonomie n'est cependant pas totale et il est nécessaire d'acheter des semis à l'extérieur.
Deux lieux sont réservés au nettoyage des produits qui seront servis aux clients. Ici, ce hangar est dédié aux racines. L'autre place est consacrée aux feuilles. Environ 35% des ventes de la ferme sont réalisées sur un marché d'Atlanta.
Des tuyaux plastique souples perforés assurent une bonne irrigation des cultures. Ils sont enterrés dans les monticules de terre pour éviter d'irriguer les "mauvaises herbes'. Même souci d'autonomie pour cette question : ce sont deux puits qui alimentent en eau les cultures. Toutefois leur production étant à la limite, il est envisagé d’en forer un troisième.
Dans cette serre, les plants de tomates seront enroulés autour des fils.
La ferme produit sous deux types de serres couvrant au total 1,5 acre (6000 m2) : les plus vastes (ci-dessus) restent en permanence à la même place.
Les plus petites (ci-dessus) sont mobiles. Elles sont facilement déplaçables avec des tracteurs. "Pour nous protéger des mauvaises herbes, nous utilisons une technique dite "stale bedding" pour préparer nos plantations. Sur les lieux choisis, nous les laissons se développer puis nous piochons à faible profondeur pour les tuer avant de planter. Par la suite, nous utilisons des houes et des équipements tirés par les tracteurs.
Une autre pratique est l'occultation au début du printemps. Nous laissons les mauvaises herbes germer puis nous mettons le plastique dessus pour couper la lumière et les tuer. Cela aide aussi à garder un niveau d'humidité qui nous permette de cultiver facilement début mars. Il est important de pouvoir commencer à ce moment car la chaleur est trop importante par la suite." Celia
En sus de la production de légumes et de fruits, des fleurs sont cultivées, souvent entre deux rangées de légumes. Les clients peuvent souscrire de la même façon et ainsi obtenir leur bouquet hebdomadaire.
"Les principaux animaux causant des dégâts sur la plantation sont les chevreuils, les lapins et les mulots. Nous n'avons pas de sangliers ici mais ils causent de gros dégâts pas très loin d'ici.
Nous possédons une petite maison en face de la ferme ou un membre de l'équipe loge. Pour ma part, je loge sur le côté de la ferme et je dois marcher à travers les bois pour m'y rendre
Dus au changement climatique, nous avons constaté des changements spectaculaires dans les fluctuations de températures. Il y aussi de fortes averses sur de courts laps de temps. Dans l'ensemble, on s'en est bien sortis mais nous avons fait très attention de ne pas construire sur des rigoles car tout le domaine est sur une pente." Celia
Dernière innovation de la ferme : des panneaux solaires. Ils serviront à chauffer les serres en hiver mais surtout à les ventiler en été car la chaleur y est insupportable !
Un grand merci à toutes les personnes qui m'ont accompagné durant cette visite !
En savoir plus : visitez le website de la ferme !