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14 avril 2014 1 14 /04 /avril /2014 09:03

English Translation

C'est en visitant le marais d'Okefenokee que nous l'avons découverte. La famille de W. T. Chesser a colonisé une île sableuse de 592 acres (240 ha) à l'est du marais recouverte de différentes variétés de pins. Des 7 enfants de W.T. Chesser, 2 sont restés sur le marais : Robert qui a eu 13 enfants et Sam père de 9 enfants. Tom, son plus jeune fils, bâtit la présente maison en 1927, plus au nord. La construction fut effectuée en 21 jours en pin jaune et cyprès pour $150 destinés à payer le travail du charpentier qui avait été engagé avec son ban de sciage mû par son tracteur.

Comme pour toutes les familles de l'époque, chasse, trappe, pêche et culture constituaient l'ordinaire. Vie simple, au travail difficile mais où le jeu avait toute sa place.

La maison Chesser
La maison Chesser
La maison Chesser

La maison se composait de 3 chambres, un parloir et un "porch". Pendant de longues années, le couple s’est servi de la cuisine de leurs parents. Plus tard, pour s'adapter aux enfants, une cuisine fut rajoutée ainsi que 2 chambres et un "porch" à l'arrière.

Le sable blanc de la cour était autrefois le fond de la mer primitive. La cour était maintenue très propre sans herbe pour plusieurs raisons :

- c’était un excellent coupe-feu pour les incendies fréquents dans la région (voir article Okefenokee) ;

- on peut ainsi repérer facilement les 5 variétés de serpents venimeux de la région ;

- le nettoyage permanent des feuilles en décomposition éloigne les insectes.

Ce travail était effectué à l'aide de la houe et d'une branche de "gallberry" (variété locale de houx).

Pour empêcher le puits de s'ensabler constamment, un tronc de cyprès creusé faisait l'affaire. L'eau était remontée à l'aide d'une corde et d'une poulie.

Pour empêcher le puits de s'ensabler constamment, un tronc de cyprès creusé faisait l'affaire. L'eau était remontée à l'aide d'une corde et d'une poulie.

La maison Chesser

Les troncs de cyprès creusés permettaient aussi d'abriter les ruches. Le miel de "gallberry" est réputé y compris chez l'ours noir qui venait de temps à autre le voler. En ce lieu, les abeilles n'avaient aucun problème pour trouver du nectar sur les nombreuses fleurs du marais.

C'est une mule qui actionnait ce moulin à canne. Le moulinier introduisait 2 tiges de canne  entre les meules pour extraire le jus.

C'est une mule qui actionnait ce moulin à canne. Le moulinier introduisait 2 tiges de canne entre les meules pour extraire le jus.

Celui-ci, une fois tamisé, était emporté, puis bouilli afin d’être transformé en sirop. Ce sont les aiguilles de pin qui alimentait la combustion. L'opération durait de 3 à 4 heures et il fallait régulièrement écumer et passer le jus.  Avec 60 litres de jus, on obtenait environ 6 litres de sirop. Dans certains cas, on continuait de le cuire pour obtenir du sucre.

Celui-ci, une fois tamisé, était emporté, puis bouilli afin d’être transformé en sirop. Ce sont les aiguilles de pin qui alimentait la combustion. L'opération durait de 3 à 4 heures et il fallait régulièrement écumer et passer le jus. Avec 60 litres de jus, on obtenait environ 6 litres de sirop. Dans certains cas, on continuait de le cuire pour obtenir du sucre.

La meule était utilisée pour aiguiser les couteaux afin de...

La meule était utilisée pour aiguiser les couteaux afin de...

... tuer le cochon qui, une fois suspendu à ce plot, était découpé puis...

... tuer le cochon qui, une fois suspendu à ce plot, était découpé puis...

... apporté au fumoir où il était d'abord salé.  Il rejoignait au plafond les pièces de venaison. L'opération de fumage commençait alors en brûlant du chêne vert. La dernière phase consistait à placer les pièces de viande dans des jarres de saindoux destinées à les préserver de l'humidité. Les bocaux étaient alors apportés dans une réserve où ils rejoignaient les autres conserves de la maison : pois secs, petits pois, pommes, figues, pêches, airelles. Sur le sol s'étalaient les patates rouges tandis que du plafond pendaient les oignons et les poivrons séchés.

... apporté au fumoir où il était d'abord salé. Il rejoignait au plafond les pièces de venaison. L'opération de fumage commençait alors en brûlant du chêne vert. La dernière phase consistait à placer les pièces de viande dans des jarres de saindoux destinées à les préserver de l'humidité. Les bocaux étaient alors apportés dans une réserve où ils rejoignaient les autres conserves de la maison : pois secs, petits pois, pommes, figues, pêches, airelles. Sur le sol s'étalaient les patates rouges tandis que du plafond pendaient les oignons et les poivrons séchés.

La maison Chesser

Le maïs (principale culture du lieu), une fois séché sur pied, était apporté dans cet appentis. En fonction des besoins, il était égrené à l'aide d'un outil à main. (démonstration) et utilisé pour nourrir aussi bien le bétail que la famille. La partie supérieure abritait le foin pour la mule.

Ces temps forts de la vie rurale étaient mis à profit par les familles pour se rendre visite, travailler ensemble et... se divertir. La famille Chesser était amatrice du chant traditionnel "Sacred Harp".

Située un peu à l’écart de la maison (odeurs!), la porcherie était cependant l'objet d'une constante surveillance, l'ours noir y faisant parfois incursion. La partie n'était pas facile pour lui car les cochons donnaient l'alerte !

Les volailles, malgré leur tendance à errer, viennent se percher pour la nuit et le petit poulailler accueille poules et poulets.

Les volailles, malgré leur tendance à errer, viennent se percher pour la nuit et le petit poulailler accueille poules et poulets.

La maison Chesser

Le marais abrite l'hirondelle noire (purple martin) mais aussi ...des moustiques. Les pionniers avaient eu l'idée de chasser ces derniers en utilisant les premiers. Pour cela, des gourdes étaient séchées, creusées puis suspendues en grappes à un mat. Les hirondelles y nichant contrôlaient ainsi la population de moustiques.

De temps à autre, les descendants de la famille se rejoignent pour réactiver le lieu et faire la fête : retrouvez-les !

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commentaires

P
Merci pour cette promenade instructive.<br /> Bon exemple de conservation de la mémoire régionale.
Répondre
A
Je vois que j'ai reveille le pedagogue qui est en nous !<br /> Il y a beaucoup d'effort de conservation ici meme si dans certains cas, je regrette la tendance a la demolition. Dans le cas present s'y ajoute le fait que ce soit completement dans le marais. Ceci dit, pour y habiter...